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Festival du Film Amazigh : «Juba II» de Mokrane Ait Saada, flash-back sur un roi pacifiste

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Le documentaire «Juba II» de Mokrane Ait Saada projeté à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, dans le cadre de la compétions pour le prix l’Olivier d’or du Festival culturel national annuel du film amazigh (FCNAFA), se veut être un flash-back sur un roi pacifiste dans un contexte de rivalité guerrière avec la Rome antique.

Ce documentaire d’Histoire dont la projection s’est déroulée vendredi en fin d’après-midi, retrace en 53 mn le parcours d’un personnage aussi complexe, en s’appuyant sur des historiens qui ont étudié la personnalité de ce roi amazigh, donnant une valeur quant au récit, tout comme les décors et accessoires, signés Mohand-Saïd Idri et Samir Terki (Ecole des beaux arts d’Azzazga) et les Costumes conçus par El Boukhari Habbel, lui ont apporté une valeur esthétique.
Ce documentaire en Tamazight, sous-titré en français, retrace l’épopée d’un roi bâtisseur, pacifiste et savant. Le film s’ouvre sur un plan de la mer, la méditerranée qui sépare et unit à la fois, deux états, Rome et la Numidie. Une scène de sac et de ressac qui introduit déjà le spectateur dans le parcours de Juba II (interprété par Dahmane Aidrous) entre la numide où il est né et a régné, et Rome où il a été élevé après avoir été enlevé.
Les scènes, en majorité des plans serrés, ont été tournées dans un décor reconstituant le bureau de Juba II. D’autres ont été jouées dans le musé des antiquités, à Cherchell et à Tiaret. C’est dans les beaux paysages de cette wilaya (Tiaret) que le réalisateur a filmé une scène, en gros plan, montrant Juba II chevauchant pour aller à la rencontre de Takfarinas ( joué par Slimane Grim). Mokrane Ait Saada, également auteur du scenario de ce documentaire-fiction, rappelle brièvement la fin du règne du Juba I en 46 avant J-C après la bataille de Thapsus qu’il mena contre César et l’enlèvement de son fils Juba II alors âgé de 5 ans arrachés des bras des sa mère, par de soldats romains pour qu’il soit conduit à Rome où il fut éduqué par la súur de l’empereur Octave.
A l’âge de vingt cinq, il retourne en Numidie, où il sera intronisé par Rome roi de Maurétanie. Juba II a opté pour Césarée (actuelle Cherchell) comme capitale. Ce choix est dicté par sa position géographique sur les bords de la Méditerranée une ouverture sur la mer propice au développement du commerce avec les pays de la rive nord de la Méditerranée, selon les témoignages des historiens rapportés dans ce documentaire.
L’historien Abderrahmane Khelifa porte la voix de Juba II pour accompagner en off les images dans une sorte de récit autobiographique, entrecoupé par l’intervention de spécialistes qui expliquent certains faits historiques du parcours de ce roi Amazigh connu pour avoir construit de grands édifices dont des bâtiments, des théâtres, sa contribution au développement du commerce extérieur, de l’agriculture, des arts et du savoir.
C’est lui qui donna le nom d’Euphorbe du nom de son médecin grecque qui à découvert cette plante et ses vertus médicinales, rappelle le documentaire. L’un de moments forts de ce documentaire est la rencontre (dans deux scènes) entre Takfarinas et Juba II, le premier demandant au roi de se joindre à lui pour combattre l’occupant romain, le second plaidant en faveur d’une paix avec Rome beaucoup plus puissante militairement.
C’est d’ailleurs, les seuls passages de la partie fiction de ce documentaire que le réalisateur a habillé d’un dialogue pour «donner plus de présence d’intensité à ces deux scènes», a expliqué M. Ait Saada.

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