Arrêté le 20 mars dernier à l’aéroport de Dubaï en provenance de Paris et en partance vers Amman, étant sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé à son encontre par la justice algérienne, l’ancien P-dg de Sonatrach, Abdelmoumène Ould Kaddour, est extradé par les Emirats Arabes Unis vers l’Algérie. La procédure d’extradition a dû prendre un peu plus de quatre mois et est prise dans le cadre d’une convention judiciaire algéro-émiratie ratifiée en octobre 2007. En un laps de temps, les images de l’arrivée, hier, à l’aéroport international d’Alger, de l’homme poursuivi pour des affaires de corruption, ont fait le tour de la Toile et des réseaux sociaux. Débarqué de l’avion sous une escorte sécuritaire, Ould Kaddour est apparu les mains menottées et accompagné par deux agents de la police judiciaire qui lui tenaient les deux bras.
L’homme en fuite à l’étranger depuis deux ans s’est mis sur son trente et un avec un costume en bleu et une blouse blanche auquel ne manquait que la cravate. Son visage est facilement reconnaissable malgré le masque contre la Covid-19 qu’il porte sur le visage. Le mis en cause dans l’affaire du scandale financier de la raffinerie d’Augusta a été, aussitôt arrivé à Alger, soumis à des examens médicaux et aux mesures sécuritaires suivant la réglementation judiciaire en vigueur. En fuite à l’étranger depuis l’été 2019, l’ancien boss de la compagnie pétrolière nationale (mars 2017 – avril 2019) est tombé, le 20 mars dernier, dans les filets de la police des frontières de l’aéroport international de Dubaï, comme point d’escale devant l’emmener à Amman où il était invité pour animer une conférence. Ould Kaddour était vite repéré par les services de sécurité après une vérification de son passeport dont les coordonnées correspondaient parfaitement avec la notice rouge d’Interpol. Une arrestation, soit, qui intervenait 20 jours seulement de l’annonce du mandat d’arrêt international lancé à son encontre par le Pôle pénal économique et financier près le tribunal de Sidi M’hamed à Alger. Responsable direct de l’acquisition, au prix faramineux de plus de 700 millions de dollars, de la vétuste et vieille (70 ans) de la raffinerie italienne, Ould Kaddour est désormais entre les mains de la justice. Limogé en avril 2019 à la tête de Sonatrach, Ould Kaddour avait dû sentir le coup venir pour des faits qu’il se reprochait lui-même, et quitté le territoire national pour le France où il s’est installé avec sa famille. Le 24 février 2021, depuis Hassi R’mel où il était en visite, l’ancien premier ministre Djerad avait confirmé l’ouverture d’une enquête sur cette grosse affaire et dont le premier responsable était sous le coup d’un mandat international à son encontre qui courait depuis septembre 2020.
Farid G.