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Exploitation illégale des richesses au Sahara Occidental : Le navire Key Bay pris dans les filets du droit européen

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Le navire Key Bay, qui doit arriver à Fécamp, en France, en fin de cette semaine après son escale samedi dernier à Las Palmas et à son bord une cargaison de l’huile de poisson en provenance du Sahara occidental, a violé le droit international et européen.

Le Front Polisario, seul et légitime représentant du peuple sahraoui, a décidé d’engager une procédure judiciaire. Il s’agit de porter plainte auprès de la Commission européenne et des autorités douanières en France pour faire respecter le droit européen contre cette embarcation. Key Bay qui vient de violer, outre le droit international mais aussi celui de l’Europe, à moins de deux semaines de l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE), annoncé mi-décembre dernier attestant de l’illégalité de l’exploitation des richesses naturelles au Sahara occidental et des Accords de l’UE avec le Maroc, incluant les territoires et les eaux maritimes sahraouis, est dans le collimateur du Front Polsiario, d’ONGs et de responsables politiques de l’espace européen. Dans le but de faire valoir la force du droit sur la force des relations qu’entretient l’occupant marocain avec des membres de l’UE et des entreprises européennes, le Front Polisario dit suivre «avec la plus grande attention» l’affaire de Key Bay, lequel a chargé à son bord de l’huile de poisson à la ville occupée du Sahara occidental, El-Ayoun.
Les responsables du Front Polisario ont indiqué qu’il y a eu pêche de poissons dans les eaux du Sahara occidental, leur transformation en huile, puis son chargement sur le navire Key Bay, sous de prétendues autorisations marocaines, illégales, selon le droit international et européen, avec pour finalité, après son accostage à Fécamp en France, la mise du produit sur le marché. Grâce à l’action de Pilar Alvarez, adjointe au maire de Las Palmas, ville qui a vu samedi dernier le Key Bay faire escale, pour s’approvisionner en full, avant de reprendre sa route maritime vers Fécamp, et celle du parlementaire européen, Florent Marcellesi, que l’affaire de ce navire a éclaté au grand jour. Le Front Polisario a affirmé que «toutes les informations sont désormais disponibles» sur cette affaire de violation des droits légitimes du peuple du sahraoui, du droit international et européen. Le dépôt de plainte du Front Polisario sera, encore une fois, l’occasion de rendre justice au peuple sahraoui, comme ce fut le cas par l’arrêt de la CJUE, décembre dernier, mais aussi de mettre pour la énième fois au pied du mur l’occupant marocain et ceux qui s’aventurent, à ce jour, à le soutenir dans sa colonisation. Si les manœuvres et les pressions du principal soutien à l’occupation marocaine au Sahara occidental, la France en l’occurrence, ont échoué, visant à mettre en échec le rôle et les missions des institutions de justice de l’UE, en espérant faire valoir la force de la realpolitik sur la force du droit international, force est de constater que ce n’est pas étonnant que le navire Key Bay, transportant de l’huile de poisson des territoires sahraouis, accostera, dans quelques jours, au Fécamp en France, pour la commercialisation dudit produit. Pour le Front Polisario, les produits prétendument marocains, qui en réalité proviennent des territoires et des eaux maritimes sahraouies occupées par le Maroc, et du port de la ville occupée, El-Ayoun, ne peuvent être exportés par des entreprises européennes et accéder au marché européen qu’avec l’autorisation du Front Polisario, seul et légitime représentant du peuple sahraoui.
Pour M’hamed Khadad, membre de la direction du Front Polisario et son représentant auprès de l’ONU, «le Maroc est la puissance militaire occupante», «soumise à la IVe Convention de Genève et n’a aucun droit à délivrer des autorisations d’exportation» sur les territoires et les eaux maritimes du Sahara occidental, comme le consacre le droit international. Lundi dernier, des parlementaires européens, dont Florent Marcellesi, José Bové et Bodil Valero (Les Verts), ont officiellement saisi la Haute-Représentante de l’Union européenne, Mogherini, Commissaire européen au commerce, Malmstrom et Moscovici, Commissaires européens aux affaires économiques et financières, sur les violations du droit européen qui «seraient commises, si le Key Bay procédera au déchargement de la cargaison provenant des eaux et du port sahraouis», ont-t-ils averti. Le Front Polisario va déposer plainte auprès de la Commission européenne et des autorités douanières en France, afin que soit respecté le droit européen, a fait savoir le Front Polisario, indiquant, en outre, «nous espérons le dialogue, mais nous sommes déterminés à faire appliquer l’arrêt de la Cour de Justice de l’UE», a averti Khedad. Officiellement, selon la feuille de route publiée, du navire Key Bay celui-ci doit arriver à Fécamp, en France, en fin de cette semaine. À cet effet, les autorités douanières françaises «violeraient le droit européen», le déchargement se fera, alors que la cargaison du produit en question «n’est pas garantie par des certificats d’origine valable et légale», vu que le Maroc n’est pas souverain à la ville sahraouie El-Ayoun, à l’instar des autres régions du Sahara occidental sous occupation marocaine et des eaux maritimes sahraouies.
Le Front Polisario appelle la Commission européenne et les autorités douanières à établir un procès-verbal sur le caractère illégal de cette exportation, et que la cargaison en question soit saisie, conformément aux prescriptions du droit douanier européen et du droit international.
Karima Bennour

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