S’exprimant, hier, dans l’émission « l’Invité de la rédaction » de la Radio nationale Chaîne 3, le chef de projet minier et artisanal au ministère des Mines, Samir Bouzar Saaidi, a indiqué que la nouvelle stratégie du ministère des Mines – le cahier des charges relatif aux conditions et aux modalités d’exploitation minière artisanale de l’or publié dans le Journal officiel en septembre 2020 – permettra, à court terme, d’absorber le chômage, avec la création de 1 200 postes d’emploi directs.
De ce fait, le même responsable a révélé que 218 permis d’exploitation d’or ont été attribués par le ministère des Mines aux jeunes de Tamanrasset et Illizi. En plus d’« augmenter la production d’or à 250 Kg/an », à travers cette démarche, les autorités comptent substituer l’exploitation « artisanale » et « légale » à l’exploitation « anarchique et illicite faite par des étrangers et des algériens », un phénomène qui pille nos richesses minières dans le Grand Sud du pays et causent des désastres écologiques, car utilisant des matériaux et produits chimiques nuisant à l’environnement. Le ministre a insisté que les cahiers des charges régissant ce métier interdisent le recours aux produits chimiques nocifs, ou l’utilisation des grandes machines mécaniques, et seulement la manière artisanale est permise pour le ramassage des minerais d’or.
En plus de son impact direct, cette stratégie permettra, escomptent les autorités, de lutter contre l’exploitation illicite. « Avec cette opération on aura une occupation du terrain et une sécurisation des lieux par les services de sécurité, pour bloquer totalement l’exploitation illicite de la cette ressource ». Il n’y a qu’à rappeler le bilan de l’année 2020 de l’Armée nationale populaire pour ce phénomène. Les éléments de l’ANP ont pu récupérer pas moins de 17 kg d’or chez des trafiquants issus du gisement d’Amesmessa, dans la wilaya de Tamanrasset. Cette quantité a été restituée à la société Enor. Par ailleurs, des formations spécialisées seront incessamment dispensées par le ministère des mines au profit « des jeunes entrepreneurs » pour les aider à mieux maitriser le métier et surtout à mieux se préserver et protéger l’environnement.
Cinq projets d’exploration à Tindouf et à Adrar
Ce projet sera élargi dans les prochains jours aux wilayas de Tindouf et Adrar, a indiqué le représentant du ministère des Mines qui a tenu à rappeler que parallèlement à cette exploitation artisanale, le ministère a lancé 5 projets d’exploration en vue d’une exploitation industrielle.
Intervenant samedi dernier au Forum du quotidien « Echaâb », Arkab a précisé que l’exploitation minière artisanale de l’or vise l’exploitation optimale des ressources naturelles comme l’or, dont la production est « très faible », ne dépassant pas 58 kilogrammes l’année dernière. « Nous avons mis en place un programme s’étalant sur 3 ans pour arriver à une production en or de 500 kilogrammes à travers cette nouvelle méthode [exploitation minière artisanale de l’or, NDLR]», a-t-il indiqué. À l’issue de ce programme, les jeunes bénéficieront, dans les wilayas de Tamanrasset, Djanet et Illizi, de sessions de formation dont les principaux axes sont le respect de la loi régissant l’exploitation minière, les bonnes méthodes d’exploitation, les activités de prospection et le respect de l’environnement. Arkab a révélé que les réserves en or existantes dans le Grand Sud sont évaluées à 124 tonnes. Cependant, a-t-il précisé, la production nationale de l’Enor (Entreprise d’exploitation des mines d’or) n’a pas dépassé 58 kilogrammes en 2020. « Une production très faible », a-t-il jugé, expliquant qu’il y a « des problèmes techniques qui entravent l’exploitation de l’or dans les profondeurs des périmètres miniers ». Ce qui nécessite, selon lui, la révision de la « manière d’exploitation des gisements miniers ».
Hamid Mecheri