Deux fois mieux qu’une. L’ABEF (Association algérienne des banques et établissements financiers) a été obligée de répéter, samedi dernier, ce qu’elle avait déjà dit le 10 janvier dernier, sous forme de note que « dans le cadre des opérations de commerce extérieur, il a été décidé de refuser toute opération de domiciliation, pour les contrats de transport qui prévoient le transbordement/ transit par les ports marocains ». C’est clair, net et précis. Tellement clair que les principaux armateurs que sont les compagnies CMA-CGM et Maersk, ont aussitôt annoncé la réorganisation de leurs services pour éviter les ports marocains pour transborder ou faire transiter les marchandises livrables en Algérie et qu’elles procéderont dorénavant à ces opérations dans les ports espagnols. Sauf que les autorités marocaines semblaient avoir très mal encaissé le coup. Si mal qu’elles ont fini par prendre leurs désirs pour des réalités. Pour ce faire elles font appel à un média connu pour être leur affidé qui annonce que « L’ABEF revient sur sa décision du 10 janvier ». Pour faire vrai, l’annonce est suivie d’un argument qui peut tromper les moins rigoureux en voulant faire croire que la décision du 10 janvier « n’avait pas pris en compte les répercussions sur l’économie algérienne ». Si tel était le cas pourquoi les autorités marocaines se sont-elles réjouites en annonçant « la reprise » de la fréquentation de leurs ports par les bateaux à destination de l’Algérie ? Qui pourrait croire un seul instant que le Maroc veut nous faire éviter « des répercussions sur notre économie ». Ne s’agit-il pas plutôt des répercussions sur son économie ? Ceci est tellement vrai que l’ABEF, face à la désinformation marocaine, n’avait d’autre choix que de publier un autre communiqué de rappel. Comme une injection de rappel. « Suite aux allégations mensongères et la grossière manipulation des médias marocains (la décision du 10 janvier dernier, NDLR) est toujours en vigueur et garde sa validité effective » précise le communiqué que l’ABEF a publié le 3 février dernier. Il faut aussi préciser que les dirigeants marocains sont passés maitres dans les coups fourrés contre tous les pays sans distinction. Même ceux réputés être leurs amis. De l’affaire Ben Barka en 1965, à l’affaire Pegasus en 2021 et jusqu’à la corruption de députés européens en décembre dernier en passant par l’opération « oiseaux » nom donné à l’enregistrement par le Roi Hassan 2 du sommet de ligue arabe de Casablanca en 1965 et remis au Mossad, le royaume marocain est devenu maitre des coups bas dont les pays du monde entier se méfient. Ceci dit, l’évitement des ports marocains n’est pas seulement un problème économique pour nous. C’est aussi et surtout un problème sécuritaire !
Zouhir Mebarki