Comme chaque année, se sont les élèves du cycle primaire qui ouvrent le bal des examens officiels. Hier, plus de 853 000 candidats ont concouru aux épreuves de cinquième à travers le territoire national. Alors qu’un protocole sanitaire contre le Covid-19 a été mis en place, les épreuves se sont déroulées dans le calme mais surtout avec la mobilisation des travailleurs du secteur qui ont renoncé au boycott de l’encadrement de ces examens. Selon l’Office national des examens et concours (ONEC), le nombre de candidats a atteint 853 391, dont 436.469 garçons et 416 922 filles, répartis sur 14 472 centres d’examen au niveau national. Les candidats ont passé les épreuves de langue arabe et de mathématiques durant la matinée, alors que l’épreuve de Français a eu lieu dans l’après-midi. À noter que le compostage des copies se fera au niveau de 13 centres de collecte avant de les répartir sur 62 centres de correction qui débutera le 7 et se poursuivra jusqu’au17 juin. Lors d’une visioconférence avec les directeurs de l’Éducation des différentes wilayas du pays et des cadres de l’administration centrale, le ministre, Mohamed Ouadjaout, a donné des instructions invitant tout un chacun à la vigilance et appelant à imposer aux encadreurs, chacun selon sa fonction et ses prérogatives, la mise en application de la teneur des circulaires réglementaires et du protocole sanitaire préventif contre le Covid-19 prévu dans les centres d’examen pour réunir toutes les conditions nécessaires au bon déroulement des examens scolaires nationaux.
Le coup d’envoi de la cinquième donné depuis Bordj Badji Mokhtar
Le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Ouadjaout, a choisi de se rendre à Bordj Badji Mokhtar pour donner le coup d’envoi officiel aux épreuves de cinquième. Il est certain que ce choix n’est pas fortuit puisque la région était ces derniers jours la scène d’actions de contestations des travailleurs du secteur en raison de l’agression sauvage qu’ont subi une dizaine d’enseignantes le 17 mai dernier dans leur logement de fonction. À l’occasion de cette première visite après ce drame, Ouadjaout a déclaré que «l’enseignant est une ligne rouge et qu’il est inacceptable de lui porter préjudice ». Mais il faut dire, cependant, que la protection de l’enseignant ne peut se faire uniquement par des déclarations faites ici et là, celle-ci devant passer par une série de mesures concrètes qui nécessitent d’être prises en coordination avec plusieurs secteurs. Une démarche tellement urgente afin d’éviter à ce que le même drame que celui de Bordj Badji Mokhtar ne se reproduise, surtout que des alertes ont été faites auparavant par les responsables locaux, au wali et au ministère de l’Éducation sans que ces derniers ne réagissent. En effet, plusieurs réclamations ont été formulées et par les enseignants résidants dans cette régions éloignée du pays, et par le P-APC pour assurer la sécurité des établissements scolaires et des logements de fonction, mais rien n’a été fait. Il faut dire que bien que l’enquête autour de cette affaire soi en cours, il reste que la situation d’insécurité persiste. Une situation qui doit être réglée en s’attaquant aux causes, et en instaurant surtout un environnement où les malfaiteurs ne peuvent pas imposer leur diktat.
Les travailleurs renoncent au boycott des examens officiels
Alors qu’ils avaient fait part d’un éventuel boycott de l’encadrement des examens de fin de cycle les syndicats autonomes de l’éducation sont finalement revenus sur leur décision. La preuve en est que les examens de cinquième se sont déroulés dans de bonnes conditions avec la mobilisation des travailleurs et des enseignants. à rappeler à ce titre que la coordination des syndicats de l’éducation avaient en effet menacé de ne pas assurer leurs les missions administratives de fin d’année notamment l’encadrement des examens officiels, suite à leur mouvement de contestation entamée depuis plusieurs semaines pour revendiquer l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles notamment de leur pouvoir d’achat.
Ania Nait Chalal