Accueil MONDE États-Unis : James Robart, le juge qui défie l’administration Trump

États-Unis : James Robart, le juge qui défie l’administration Trump

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Ce juge fédéral de Seattle a fait bloquer vendredi, le décret anti-immigration signé par le président américain. Pour Donald Trump, il est ce «soi-disant juge» de Seattle qui «met les États-Unis en danger». James Robart, 69 ans, était jusqu’à il y a trois jours relativement méconnu du grand public.
Ce juge fédéral de Seattle se retrouve sous le feu des projecteurs médiatiques après avoir émis vendredi une injonction temporaire bloquant le décret présidentiel anti-immigration. Sa décision a eu pour effet de rouvrir samedi les frontières américaines aux ressortissants d’Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen, ainsi qu’aux réfugiés.
Ce lundi, le bras de fer se poursuit entre l’administration Trump et la justice du pays. Car la Maison-Blanche a fait appel de la décision du juge, mais une cour d’appel de San Francisco a maintenu dimanche la suspension du décret. Elle a donné à la Maison-Blanche jusqu’à lundi après-midi pour fournir de nouveaux documents pour appuyer sa demande. En attendant, le juge aux nœuds papillons s’attire les foudres du président américain sur Twitter: «L’opinion de ce soi-disant juge, qui en gros prive notre pays de sa police, est ridicule et sera cassée!», a prévenu le nouveau président américain samedi matin. «N’arrive pas à croire qu’un juge mette notre pays en pareil péril. Si quelque chose arrive, tenez-le pour responsable ainsi que le système judiciaire. Les gens affluent. Mauvais!», a aussi tweeté le président Trump. C’est pourtant un républicain qui a nommé le juge Robart en 2003: George W. Bush. Selon Douglas Adkins, ancien banquier qui connaît le juge depuis l’enfance, Robart «est relativement apolitique». «Ce n’est pas un conservateur ou un libéral, c’est un homme qui s’intéresse à la loi et à l’équité», ajoute-t-il, interrogé par l’agence de presse Reuters.
Robart semble peu enclin à parler de lui dans les journaux. Né en 1947 à Seattle, diplômé du Whitman College de Walla Walla, dans l’État de Washington, et de la prestigieuse université de droit de Georgetown, il a passé trente années au sein du cabinet privé d’avocats maintenant connu sous le nom de Lane Powell, avant d’être nommé par Bush, indique le site de la cour de l’État de Washington. Selon Douglas Adkins, Robart et son épouse n’ont pas d’enfant, mais ont été parents d’accueil pour plusieurs enfants immigrants. Le juge s’est également impliqué dans la Children’s Home Society de Washington, une organisation de protection de l’enfance; il était avant cela président de la Seattle Children’s Home, une maison qui s’occupe des enfants ayant des problèmes de santé mentale, rappelle le site de CNN. «Son implication auprès des enfants a peut-être contribué à sa compréhension des personnes touchées par le décret, mais n’aurait pas façonné son interprétation du droit», estime Paul Lawrence, un avocat le connaissant, cité par Reuters. S’il est discret, ce n’est pas la première fois que le juge Robart fait parler de lui: lors d’un procès sur la violence excessive présumée de policiers en août 2016, il avait cité lors d’une audience l’expression «Black lives matter» («Les vies noires comptent»), le slogan de ceux qui dénoncent les violences policières envers les Afro-Américains.
Il n’est pas exceptionnel qu’un seul juge fédéral bloque l’application d’une décision nationale: en 2014, un juge du Texas avait bloqué le décret de Barack Obama visant à protéger des millions de clandestins d’une expulsion. Sa décision avait tenu jusqu’à la Cour suprême, et le président Obama avait dû renoncer à ce qui était pourtant une des principales promesses de son second mandat.

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