Accueil MONDE États-Unis : à couteaux tirés avec Trump, Cruz sort l’arme des délégués

États-Unis : à couteaux tirés avec Trump, Cruz sort l’arme des délégués

0

Le favori des primaires républicaines, Donald Trump, veut obtenir assez de délégués pour s’assurer d’être investi candidat à la Maison-Blanche, lors de la convention du parti en juillet, mais son rival Ted Cruz est en train de se montrer plus habile dans cette bataille cruciale.

Trump a gagné la majorité des primaires jusqu’à présent, ce qui le place en tête du nombre de délégués qui choisiront leur candidat à la présidentielle lors de la convention du parti républicain à Cleveland (Ohio, nord). Mais Cruz s’est lancé dans une mission: remporter suffisamment de délégués pour empêcher le tonitruant milliardaire d’obtenir la majorité absolue de délégués (1.237) pour être investi automatiquement.
Trump a remporté 758 délégués, contre 538 pour Cruz et 145 pour le gouverneur de l’Ohio John Kasich, selon le recensement de la chaîne CNN. Mais la course de Trump a subi un coup de frein après une défaite cuisante dans le Wisconsin (Nord) le 6 avril. Il doit désormais remporter 61% des délégués lors des prochaines primaires pour espérer atteindre le seuil crucial. Le magnat de l’immobilier pourrait rebondir mardi aux primaires de New York, où les sondages le donnent gagnant et où il pourrait gagner l’ensemble des 95 délégués en jeu.
Soucieux de ne pas perdre pied, il a récemment embauché Paul Manafort, qui a déjà travaillé sur la convention contestée du parti républicain en 1976. M. Manafort a expliqué que l’homme d’affaires pouvait atteindre le nombre magique de délégués de «plusieurs manières». Mais si Trump n’y parvenait pas avant la convention, avec son taux d’opinions défavorables particulièrement élevé, il se trouverait en fâcheuse posture.
Le sénateur ultra-conservateur du Texas, Ted Cruz, pourrait déjà ajouter 130 délégués dans sa besace au deuxième tour, si aucun gagnant ne se dégageait au premier tour, selon une analyse du Washington Post publiée jeudi.

«Système truqué»
Et le sénateur a montré davantage d’habilité à s’assurer le soutien de délégués que Trump, qui a fustigé, lundi, un «système truqué», une «escroquerie» après une cuisante défaite dans le Colorado, où Cruz a remporté l’ensemble des 34 délégués à l’issue d’une convention sans consultation des électeurs et d’une série de votes par comté. «Si nous allons vers une convention contestée, où personne n’a la majorité, la décision finale reviendra aux délégués élus par le peuple», a justifié Ted Cruz lors d’une rencontre électorale jeudi.
L’équipe de campagne de Cruz pourrait également se rendre en Caroline du Sud, un Etat remporté haut la main par Trump, pour pousser les délégués à choisir Cruz au deuxième tour. Dans certains Etats, Cruz essaie aussi de récupérer les délégués ayant choisi Marco Rubio, qui a jeté l’éponge en mars. Dans l’Oklahoma (sud) et le Minnesota (nord) par exemple, les délégués peuvent changer de candidat si le leur a quitté la course. Le représentant Chris Collins, partisan de Trump, affirme que les conseillers du magnat de l’immobilier prévoient de sécuriser 1.265 délégués pour éviter une convention contestée. C’est d’autant plus vital pour Trump que l’appareil du parti est très désireux de le bloquer à la convention, a-t-il expliqué sur MSNBC. «Le meilleur moyen est d’obtenir les 1.237 délégués. Fin du match».
Certains experts estiment que l’appareil du parti se sert de Cruz seulement pour empêcher Trump d’être investi.
«Ce qu’ils cherchent à tout prix, c’est un mécanisme par lequel ils peuvent changer les règles de manière à ce qu’un autre candidat que Cruz ou Trump soit investi à la convention», a expliqué à l’AFP Morton BlackWell, du parti républicain de Virginie.
Ce délégué influent, partisan de Cruz, met cependant en garde contre «une bataille féroce sur les règles de la convention qui pourrait diviser le parti». Trump a prévenu de son côté que les électeurs ne devront pas être «écartés» du scrutin. «Ma campagne est de gagner avec les électeurs. La stratégie de Ted Cruz est de gagner malgré eux», a-t-il écrit vendredi dans le Wall Street Journal.

Article précédentJSM Béjaïa : trois mois et demi après
Article suivantSelon le médiateur de l’ONU : le Yémen n’a «jamais été aussi proche de la paix»