Pour son discours de la prétendue « Révolution du Roi et du Peuple », Mohamed VI, visiblement très fatigué, peinant à enchainer deux phrases dans un discours pourtant manuscrit, comme si la charge royale lui pesait lourdement, a déclaré son pays en victime de pays voisins alors qu’il est l’agresseur, s’en prenant à notre pays alors qu’il y a peu il lui tendait la main. Les marionnettistes lui ont écrit un discours incohérent et plein de contre-vérités.
Quand le roi du Maroc, dont l’activité est très réduite, affirme avec un rare aplomb assuré dans son discours que son pays est la « cible de pays et d’organisations qui menacent l’intégrité territoriale de son Royaume » et souligné que « le Maroc d’aujourd’hui n’est pas le Maroc d’hier », on reste perplexe et l’on se demande qui des rédacteurs de son discours ou de lui-même sont au fait des réalités du Maroc. À l’entendre parler, on constate un sentiment de peur qui plane sur le discours à tel enseigne que les rédacteurs considèrent l’Espagne comme un pays voisin au Maroc. Persuadés que l’Algérie va revoir sérieusement ses relations comme l’a décidé l’Algérie tout récemment, les rédacteurs du discours royal essaient de montrer aux Marocains que l’Espagne sera à la rescousse. Voici donc autre mensonge qui cache mal la tension palpable entre les deux pays. Quid de Ceuta et Melila ? Le roi n’a soufflé mot ! Ou alors M6 parle-t-il des Nations unis dont il est membre et où son comique d’ambassadeur fait dans le ridicule. L’ONU qui n’a cessé de réaffirmer le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, qui a avalisé le cessez-le-feu accepté avec empressement par le Maroc pour éviter l’effondrement de son armée. Vise-t-il l’UA qu’il a réintégrée la tête basse et où il siège aux côtés de la RASD, qu’il reconnaît donc implicitement et dont le Conseil de paix et de sécurité vient d’adopter une résolution proposée par l’Algérie consacrant le principe de l’intangibilité des frontières ? Une résolution qui explique le dépit des rédacteurs du discours royal et de son médiocre ministre des Affaires étrangères réduit à une diplomatie de l’échec quand il ne demande pas la protection des pays qui le couvent et auxquels vient s’ajouter Israël, bourreau des Palestiniens. Dans son discours, M6 était complètement hors-champs, au point de donner l’impression qu’il n’est absolument au courant de rien. Pour preuve, il s’attaque au monde entier, sauf à l’entité sioniste qu’il érige désormais en tuteur sur sa politique et qu’il ne peut décider de l’avenir de son pays sans en consulter ses parrains.
Alors il faut bien insister et se demander si le monarque marocain est conscient des énormités qu’il profère. Passons sur ses pleurnicheries à l’égard de l’Algérie qui a, par trop longtemps, montré une infinie patience à l’égard d’un souverain dont la seule préoccupation est son bon plaisir. Au point de pousser le premier policier du Maroc, Abdellatif Hammouchi pour ne pas le nommer, à mettre sur écoute son souverain et la famille royale comme le révèle le scandale Pegasus que le Maroc croit pouvoir étouffer en recourant à des procès perdus d’avance.
Après avoir laissé son médiocre appareil diplomatique et sécuritaire agressé l’Espagne s’ingérant grossièrement dans ses affaires intérieures, le souverain alaouite, comme frappé d’amnésie, n’est que louanges pour les relations Maroc-Espagne et se dit disposé à établir une nouvelle « relation historique » avec le pays ibérique. Des déclarations sans lendemain et qui voleront en éclat pour peu que le nouveau MAE Espagnol cesse sa danse du ventre en direction de Rabat et que Madrid assume ses responsabilités à l’égard du peuple sahraoui. En plus de l’Algérie, le souverain marocain, qui semble prendre conscience de l’isolement de son pays au plan international au fur et à mesure de la lecture des pages de son discours, s’en prend à l’Allemagne, pays de principes et de fermeté dans les positions internationales pour avoir refusé de cautionner l’occupation coloniale du Sahara occidental.
Face à cet isolement sans précédent du Maroc, Mohamed VI joue la victimisation et se met sous l’aile de l’ennemi sioniste alors qu’il assure la présidence du Comité El-Qods, qu’il serait temps de l’en dessaisir. « Je me réjouis des mesures prises pour la reprise des contacts entre nos deux pays. Je suis convaincu que nous allons pérenniser cet élan afin de promouvoir les perspectives de paix pour tous les peuples de la région », a écrit Mohammed VI en réponse à une missive signée par le président de l’entité sioniste et remise par son ministre des Affaires étrangères, au cours de sa récente visite à Rabat. Le Maroc et l’entité sioniste ont annoncé, entre autres, l’ouverture de représentations diplomatiques et l’échange de visites officielles dont probablement celle du monarque lui-même. Le rapprochement entre le Maroc et l’entité sioniste a été pourtant massivement rejeté par la rue marocaine. Plusieurs manifestations dénonçant la normalisation ont été organisées dans différentes villes du royaume, certaines d’entre elles ayant été brutalement réprimées. Au mois de mars dernier, « le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation » a été créé par des associations marocaines activant dans différents domaines. Un mois plus tôt, le Groupe d’action national pour la Palestine au Maroc avait appelé à renouveler la mobilisation continue des Marocains, pour organiser des rassemblements populaires d’envergure contre l’accord de normalisation, qui menace la stabilité de toute la région, dénonçant « la politique du chantage et de diabolisation menée par le régime contre les Marocains libres qui rejettent toute relation avec l’entité sioniste ».
Le président de l’Observatoire marocain contre la normalisation, Ahmed Wihmane, quant à lui, a qualifié de « désastre » la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste. Plus récemment, le secrétaire général de l’Observatoire marocain contre la normalisation, Aziz Hanawi, s’est interrogé, dans une tribune postée sur Facebook, si le Maroc ne faisait pas office d’antenne diplomatique israélienne en Afrique, et ce suite à la publication d’un article de la MAP qui a qualifié l’attribution de la qualité d’observateur à Israël auprès de l’Union africaine (UA), d’ « échec pour la diplomatie algérienne ». Or ce statut pour l’entité sioniste est loin d’être acquis au vu du décompte de ce statut d’observateur usurpé de l’entité sioniste et qui est rejeté par les pays de la SADC auxquels il faut ajouter sept pays africains qui y sont opposés.
M. Bendib