Le chanteur lyrique espagnol Placido Domingo a annoncé jeudi dernier qu’il renonçait à chanter au Théâtre royal à Madrid et se retirerait de tous les opéras embarrassés par les accusations de harcèlement le visant. La décision de l’artiste mondialement renommé, intervient au lendemain de celle du ministère espagnol de la Culture d’annuler sa participation à des représentations en mai au Théâtre national de la Zarzuela, «par solidarité avec les femmes concernées» par l’affaire de harcèlement. Le chanteur a lui-même renoncé à chanter dans La Traviata au Théâtre royal «quelques heures avant une réunion» de la direction de cet opéra, qui devait décider s’il le retirait de l’affiche, selon un communiqué du théâtre. Dans ce texte, le Théâtre royal «réaffirme sa politique de tolérance zéro à l’égard du harcèlement et des abus de toutes sortes et sa solidarité permanente avec les victimes». Déclarant qu’il se retirait des représentations dans les théâtres et les compagnies qui «auraient des difficultés à assumer ces engagements», l’artiste avait déjà dû renoncer ces derniers mois à sa carrière aux États-Unis. Jeudi, les organisateurs d’un festival de musique et danse à Ubeda, dans le sud de l’Espagne, ont annoncé «l’annulation du concert» de Placido Domingo» prévu le 3 mai. Plusieurs femmes affirmant avoir été harcelées par le ténor espagnol à partir de la fin des années 1980 s’étaient manifestées en aôut dernier comme victimes. Placido Domingo les menaçait de «nuire à leur carrière en cas de refus». Ces allégations sont tombées en pleine vague d’accusations de harcèlement ou d’agression sexuelle émises contre des stars du monde du spectacle. Une enquête indépendante – commandée par le syndicat américain des artistes d’opéra – a conclu que Placido Domingo (79 ans) avait eu par le passé «un comportement inapproprié (à l’égard des femmes) au sein et à l’extérieur de son lieu de travail».