Une première ! Dans un communiqué publié dimanche dernier, l’Établissement public de Télévision (EPTV) a annoncé le lancement d’un « concours pour la sélection de scénarios de séries sociale, comique et dramatique ». Ceci pour enrichir son « plan-programme régulier, ainsi que pour le mois du Ramadhan 2026 » est-il précisé. Louable initiative que cet « appel à participation ». Inédit, il dénote une volonté d’améliorer les grilles des programmes livrés jusque-là aux téléspectateurs d’ici et de là-bas. Un « appel » qui intervient aussi au lendemain de la mise en garde par l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRA) « contre la prolifération de pratiques médiatiques non professionnelles au sein de certaines chaînes de télévision (privées NDLR), lesquelles portent atteinte à la conscience citoyenne et sapent profondément les efforts nationaux déployés pour lutter contre le charlatanisme et la sorcellerie ». À l’indigence des programmes est venue se greffer la mystification qui pousse, même involontairement, à l’abêtissement des plus faibles d’entre nous. Certes, « l’appel » de l’EPTV traduit une volonté de dépasser cette indigence télévisuelle. Sauf que les conditions posées par les organisateurs du concours ne semblent pas avoir nécessité beaucoup d’efforts. Par la qualité des critères (14 points). Par les frais imposés aux participants tel que « La participation (qui) doit être en arabe ou traduite en arabe ». Quand on connait les tarifs en vigueur pratiqués par les traducteurs, il est à se demander si cette dépense n’est pas rédhibitoire. D’autant que le concours n’est pas gagné d’avance. Par contre « l’Entreprise publique de télévision » l’EPTV, qui lance le concours, a les moyens de son initiative. Elle dispose de son propre service de traduction. Des capacités financières qui dépassent de loin celles des candidats. À la limite et pour le « certificat de dépôt auprès de l’Office national du droit d’auteur et des droits connexes ONDA », la dépense peut se concevoir à la charge des participants. Quoique ! … L’EPTV aurait pu faciliter les conditions de la participation. D’autre part, l’exigence de la « reconnaissance de la propriété intellectuelle du texte » gagnerai à être plus explicite. Enfin, cette formalité purement administrative qui consiste à écrire une « lettre d’information (légitime d’intention) », est rébarbative chez des artistes versés dans la création qu’elle soit cinématographique ou autre. Ceci dit, un synopsis accompagné du scénario (protégés par un certificat de dépôt de l’ONDA) aurait été suffisant dans un premier temps. Une fois l’œuvre jugée intéressante, des informations complémentaires peuvent se justifier dans une seconde phase. Nous éviterons de souligner l’importance de la rétribution, qui n’a pas été mentionnée, même si son attractivité est un facteur déterminant. La rareté des scénaristes devrait inciter l’EPTV, tout à la fois, à « rehausser » ses futurs programmes et découvrir de nouveaux talents. Et de s’éloigner de l’infructuosité !
Zouhir Mebarki