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Entretien avec Mohamed Henkouche entraîneur du CRB

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Après avoir connu la gloire au CRB, avec une victoire en finale de la Coupe d’Algérie, Mohamed Henkouche est revenu du côté de «Laâquiba», mais cette fois-ci pour tenter de réanimer le Chabab, qui est menacé par la relégation. Après un premier succès face au CABBA, les coéquipiers de Ammour ont de nouveau perdu face à la JSS, ce qui complique de plus en plus leur tâche. La touche Henkouche sauvera-t-elle les Belouizdadis ?Réponse avec l’intéressé lui-même.

Le Courrier d’Algérie : Après la défaite à Béchar, Sauver le CRB n’est-il pas une mission impossible ?
Mohamed Henkouche : Non, en matière de football il n’ y a jamais rien d’impossible, d’autant plus que pour Yahi et moi, nous avons estimé qu’il était de notre devoir d’assister cette équipe et d’être là. Yahi a son passé de grand joueur au sein du Chabab et moi, je crois que j’ai eu un passage plus glorieux. Quand c’est le CRB qui me demande, je ne peux en aucun cas refuser.

Quelle différence avez-vous trouvé entre l’équipe que vous aviez menée au sacre en coupe d’Algérie et celle d’aujourd’hui ?
Je précise que nous avions non seulement remporté la coupe d’Algérie, mais nous étions également qualifié pour la coupe de la CAF.
Moi, j’avais une équipe composée de jeunes et nous avions travaillé pendant trois ans. Ensuite, il y a eu de nombreux départs et notamment des cadres essentiels de l’équipe.
Aujourd’hui, j’arrive avec un effectif que je n’ai pas choisi moi-même. Par conséquent, je ne fais que constater, alors qu’auparavant c’était moi qui avais façonné l’équipe.

Le CRB est à un point du premier relégable. Vous recevez le MOB qui est un autre mal-classé,ensuite il y aura un déplacement à Constantine et un derby contre l’USMH. Dur ?
Admettons que je ne sois pas venu au CRB, il y en aurait eu un autre à ma place. Quand il y a le feu à la maison toutes les volontés sont bonnes à prendre. J’ai un lien particulier avec le Chabab et quel que soit le calendrier, je sais que ce sera dur, mais il faut bien assumer son choix et son devoir.

Sur quel plan avez-vous commencé par agir en prenant le CRB.
J’ai avant tout agi sur le fameux plan psychologique.

Pourquoi fameux ?
Parce qu’il y a des gens qui pensent bien maîtriser ce volet psychologique mais en fait c’est un domaine très difficile. L’une des définitions de la psychologie c’est l’étude des phénomènes mentaux.
Alors, dites-moi où est cette personne qui a étudié de tels phénomènes ? Et pourtant, tous les entraîneurs prétendent avoir fait une préparation psychologique. Enfin, à mon sens, j’ai essayé de sensibiliser les joueurs sur la situation dans laquelle on se trouve, et sur leur valeur intrinsèque. J’essaye de les mettre à l’aise.

Mais on a l’impression qu’ils sont toujours sous pression comme en témoigne la difficile victoire à domicile face au CBBA et la défaite à la dernière minute contre le JSS ?
C’est vrai, et quand quelqu’un est stressé, il ne peut pas donner toute la mesure de ses moyens, ni un bon rendement. Bon, je vais continuer ce travail psychologique jusqu’à ce qu’il donnes ses fruits.

Vous semblez optimiste malgré cette situation difficile.
J’ai toujours été optimiste, même dans des cas critiques.

Mais vous n’avez pas trop de temps.
Justement, notre pire ennemi c’est le temps, en ce sens que le championnat tire à sa fin et qu’on doit faire au mieux dans un temps très court.

Sur le plan tactique qu’avez-vous changé ?
Je n’ai pas trop changé sur le plan tactique et ce n’est pas le moment. Bon, on a remarqué qu’auparavant les joueurs n’appliquaient pas les consignes et je ne sais pas pourquoi. L’important, nous allons continuer à les sensibiliser, surtout en ce qui concerne leur valeur individuelle.

Ne craignez-vous pas, en cette fin de saison, le jeu des coulisses dont vous en connaissez un bout ?
En plus du temps, l’ennemi n° 1 c’est le jeu des coulisses. Qu’on le veuille ou non, c’est un phénomène qui existe dans notre football.

Et avez-vous une recette pour lutter contre ce malheureux phénomène ?
Non, et je pense vous dire qu’on ne peut pas lutter contre les coulisses.

Cette équipe du CRB peut-elle vraiment éviter la relégation ?
Elle a les capacités de le faire, d’autant plus qu’il y a plus mauvais que nous.

Vous voulez parler des clubs qui sont classés derrière vous ?
Non, ceux-là sont derrière, mais il y en a d’autres qui sont au-dessus de nous et qui sont médiocres, mais je ne donnerais pas de noms.

En principe, vous êtes au CRB jusqu’à la fin de saison ?
Je suis là comme un pompier. Dès que le feu sera éteint, je rentrerai à la caserne.

Bouarata avait refusé de jouer les pompiers parce qu’il souhaitait un contrat d’un an et demi.
Oui, mais Henkouche ce n’est pas Bouarata et ce dernier n’a jamais connu ce que j’ai vécu au CRB. Donc, je suis là pour éteindre un feu et après on verra, s’il y a un autre départ de flammes je reviendrai.

Vous qui avez fait un passage en sélection nationale comme co-entraîneur, que pensez-vous de la bande à Halilodzic ?
J’ai vu la rencontre amicale contre la Slovénie et je dis que c’est une bonne victoire. On a découvert des talents nouveaux comme Bentaleb et Mandi.

L’adversaire n’était pas un foudre de guerre.
On s’en fout de l’adversaire, l’essentiel c’est d’avoir une équipe de qualité. On a cette mauvaise habitude en Algérie de s’intéresser plus à l’adversaire. Consolidons notre sélection nationale. Moi j’ai vu contre la Slovénie une bonne équipe d’Algérie. Bon, elle n’est pas parfaite, mais elle a de la qualité.

Quels sont les points à améliorer dans cette E.N ?
On ne peut pas parler d’amélioration parce que c’est une sélection new-look et que le sélectionneur est en train de faire des essais.
Il faut encourager ce Onze national et le fait d’avoir battu la Slovénie va mettre les sélectionnés dans de bonnes conditions psychologiques.

Quelle est votre opinion sur Islam Slimani que vous aviez dirigé au CRB ?
J’ai même été à l’origine de son transfert de Chéraga au CRB. Dès qu’il est arrivé au Chabab, il nous a tout de suite montré que c’était un garçon qui aimait et vivait le football.
Il voulait arriver et vivait de l’ambition. Aujourd’hui, il est au Sporting de Lisbonne et je suis sûr qu’il peut faire mieux.

Vous avez joué dans les années 70 et Léo Beenhacker a dit que le football d’aujourd’hui est devenu très compliqué. Partagez-vous son avis ?
Je ne sais pas. C’est une question qui mérite un débat et là vous me prenez à froid. Maintenant, si le foot est devenu compliqué, nous en sommes responsables. Le foot est pourtant un jeu simple collectif avant tout, où il faut faire circuler le ballon pour le mettre dans les buts adverses.

C’est ce qu’à déclaré récemment Zidane.
Ce n’est pas parce que je suis originaire de Mascara que Zidane est plus intelligent que moi. (Rires)

Justement, pour conclure, pourquoi tant de blagues sur les habitants de mascara ?
Parce que nous les Mascaréens nous aimons l’humour et nous sommes à l’origine de toutes ces blagues.
Propos recueillis par Salah Eddine B.

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