Accueil Spor Enième changement à la tête du MJS : Ould Ali passe le...

Enième changement à la tête du MJS : Ould Ali passe le témoin à Mohamed Hattab, et après ?

0

Le MJS a un nouveau patron. Un changement de plus et puis plus rien ? Collectionnant les revers et les scandales, le sport algérien sombre dans une déprime sans fin et glisse dangereusement en queue des classements mondiaux. Un bonnet d’âne et des questions sans fin. Sans réponses. Un nouveau patron et un projet ? Espoirs…

Frac… tures !
Une nouvelle tête vient d’apparaître dans le paysage sportif national. Un nom que personne n’attendait et qui hérite des lourdes charges (au pluriel, c’est fait exprès) d’insuffler du sang neuf à un secteur éternellement dans l’œil du cyclone. En décalage certain avec les immenses qualités qu’on lui prête pourtant, le réservoir en talents qu’on dit tout aussi immense ne suffisant pas à lui permettre de se régénérer et de se défaire d’une étiquette, néanmoins méritée de mangeur, d’«hommes» à voir les bilans affichés et une déperdition en talents absolument (et on pèse nos mots) criminelle. Des maux à n’en plus compter. Un état critique des lieux allant se délabrant et avec lesquels le nouveau N°1 de la tutelle devra compter et ne tardera pas à faire connaissance. Critique situation que celle que traverse un sport national à un tournant majeur. Face à ses vieux démons. Pour beaucoup, le limogeage (???)du ministre sortant, qui soit dit en passant, ne constitue pas vraiment une grosse surprise pour ceux au fait des évènements qui se sont succédés dans une «maison-sports Algérie» ouverte sur tous les scénarios (du pire entre autres) depuis son arrivée à la tête du bureau de verre du «1er mai», est la conséquence première, mais pas la seule, des nombreux conflits que l’intéressé, appréciant décidément les bras de fer, a multiplié tout au long d’un mandat particulièrement agité, pour ne pas dire houleux, en plus de réalisations à l’arrêt et des résultats proches du nul. Au moment où le technocrate Mohamed Hattab prend possession des lieux (des bilans plus que mitigés et des chantiers aussi nombreux qu’à l’arrêt, d’où la difficulté de la mission qui l’attend), le moins que l’on puisse dire est que le mouvement sportif national, en mal de dirigeants et souffrant d’une incompétence quasi-généralisée au plus haut niveau de nos associations, le bricolage et l’amateurisme se le disputant également aux scandales en tout genre alignés à longueur de saisons à oublier, la question qui se pose d’emblée a une relation directe avec la marge de manœuvre dont dispose le nouveau N°1 de la tutelle face notamment aux incroyables disfonctionnements et maux rongeant le secteur et de sa capacité à relancer une machine (on pense particulièrement à la mobilisation des énergies existantes et à la réunification d’une famille sportive plus que jamais désunie, voire éclatée et avançant à reculant et en rangs dispersés, la guerre des clans et les conflits d’intérêts pesant de tout leur poids non sans expliquer la faillite d’un système fait par et pour les opportunistes de tous bords) pratiquement en panne dans tous les domaines, les résultats à l’international étant, parmi tant d’autres explications, le facteur majeur renvoyant, à n’en plus finir, l’image d’un mouvement sportif comme plombé par une gestion à vau-l’eau. Un sport algérien qui peine à redémarrer. Miné par ses travers. A l’image, comme l’auront constaté les premiers concernés (lire les athlètes en premier lieu) de ces luttes intestines atteignant de rares sommets avec le duel à distance dont on imagine le perdant (la famille sportive, on l’image) ayant opposé publiquement le ministre sortant, engagé sur bien des fronts où il s’agissait plus de museler d’éventuels «adversaires», et le président du Comité olympique algérien (COA), Mustapha Berraf qui, jouissant de la totale confiance et soutien du Comité international olympique, tiendra bon avant de sortir «vainqueur» (si tel est le terme, même si nombre d’observateurs ne diront pas le contraire en estimant au départ, en raison particulièrement de la couverture des statuts de cette même instance morale du sport universel et des risques encourus, à l’occasion, par le sport national dans son ensemble avec une suspension de toutes les compétitions dans l’air, pour dire que le «match» était inégal et que la tutelle se devait au contraire se pencher sur les priorités et les tares que traîne le mouvement depuis des lustres, d’où une inexorable descente aux enfers programmée) d’un drôle de bras de fer dont on mesure aujourd’hui les répercussions. Explique peut-être la décision des hautes autorités de mettre fin aux fonctions de celui qui mènera la «guerre» pratiquement à tout le monde, non sans se distinguer par des sorties et décisions faisant rarement l’unanimité. Un ministre trop impliqué par le sort d’une balle plus tout aussi ronde et méritant, comme bien de ses prédécesseurs, le titre de seul «ministre du football» en s’impliquant directement dans l’AGE de la Faf et la désignation de Rabah Madjer à la tête d’une sélection nationale en perte de vitesse, laminée de l’intérieur et renvoyant (on se répète ?), en tant que locomotive, l’image d’un sport algérien à la dérive et incapable de tirer les leçons de ses multiples «déculottées» enregistrées sur une scène internationale où il pointe, depuis deux ou trois décennies déjà, dans les profondeurs de la hiérarchie.

Le temps presse
Une image singulièrement ternie et l’impression que l’histoire se répète dans l’art du gâchis. En cédant le témoin, le désormais ex-ministre des Sports laisse, c’est sûr, une drôle d’ardoise à son successeur qui sait d’emblée que la partie (pour rester dans le jargon sportif) ne sera pas facile. Si elle ne vire carrément pas à la mission impossible. Depuis jeudi et une passation de pouvoirs venant rappeler toutes les déconvenues passées et présentes collectionnées par un mouvement sportif capable du meilleur (c’est toujours d’actualité ?) et du pire (on peut dire, sans risque de se tromper que les équipes qui se sont succédées à la tête de la bâtisse du «1er mai» n’ont pas fait les choses à moitié en participant, chacune en ce qui la concerne, et les bilans sont sans concession aussi vrai que les chiffres parlent d’eux-mêmes, à la mise à mort d’un véritable joyau) alors que «le pire est devant nous» craint-on du côté d’une famille sportive longtemps mise hors jeu lorsqu’il s’agissait de décider du sort de milliers de talents en herbe finalement sacrifiés sur l’autel des intérêts personnels. Jeudi, Mohamed Hattab, qui doit sûrement se dire que la période de grâce accordée généralement à tout nouveau venu dans ce qui s’apparente à un véritable «panier à crabes», sera pour lui de très courte durée tant les échéances sont proches, aussi bien les défis que les priorités nombreuses, les dégâts visibles dans un édifice sérieusement ébranlé, est appelé à prendre au plus vite le taureau par les cornes. En rassurant un peu tout le monde que le temps des règlements des comptes est révolu. Que l’intérêt général primera. Quand et comment ? On s’impatiente de connaître les intentions de la nouvelle équipe et la manière avec laquelle elle compte procéder pour faire aboutir ses actions (si tant est elle dispose déjà d’un programme dans ses valises), elle qui se sait attendue par l’opinion, avance en terrain miné tant les fractures sont nombreuses, les divergences incalculables, les dégâts aussi énormes qu’irrémédiables, les points de vue inconciliables. Une mission casse-cou, en tout cas loin d’être une sinécure. Les prochains jours nous le diront mais le temps presse, les urgences recensées depuis longtemps pour un malade depuis trop longtemps en salle de réanimation et maintenu sous perfusion. Un patient ne pouvant plus se suffire de solutions de replâtrages où il s’agit souvent d’amuser la galerie. C’est-à-dire une opinion fatiguée par les frasques du drôle de personnel qui tient, sans risque d’être dérangé dans ses privilèges acquis à l’ombre de leurs combines, le sport algérien dans son ensemble. Entre le copinage, le clanisme et le régionalisme ambiants, il est toujours difficile de sortir le remède «miracle» attendu. Plus que de demander au nouveau ministre de trouver la potion miracle pour remettre un peu tout le monde sur le droit chemin, et donc du travail, il s’agira pour lui de commencer à réinstaller la confiance et la sérénité dans une famille déchirée et croulant sous le poids de plus en plus difficile à supporter des divisions, nos compétitions, frappées désormais de suspicion en constituant un sommet. Des sommets (pas seulement dans le seul «roi» football) dans l’indigeste et des combines, tout le monde criant à la magouille, tout le monde se tirant dans les pattes et lavant plus blanc que blanc. Ould Ali est parti, Mohamed Hattab prend le relais. Si la tension est retombée momentanément de plusieurs crans, les uns et les autres, comme toujours en pareilles circonstances préférant (ce qui est somme toute naturel) attendre et voir en espérant assister enfin à cette opération de «salubrité publique» sans cesse reportée pour des raisons (tout le monde sait pourquoi il est difficile de s’attaquer à certaines situations acquises et des noms jouissant de haute protection et se comportant en maîtres absolus dans leurs bureaux feutrés) évidentes , on ne peut que conclure par cette expression s’imposant en question incontournable à chaque «toilettage» : et après ? Mais avant, il y a les Jeux africains de l’été prochain à Alger, les Jeux méditerranéens d’Oran qui sont déjà là alors que tellement de chantiers sont en souffrance ou carrément à l’arrêt. Et après ? En attendant, il faut espérer, croiser les doigts, qu’au «1er mai», une véritable révolution se prépare, nous assure-t-on (le C.V étoffé du nouveau locataire de l’institution peut le suggérer) de prime abord. Non pas (ce qu’on nous promet) en faisant tomber des têtes à tout-va, au risque de s’engager sur des «champs de bataille» (dans le nouveau lexique du sport algérien, on n’a plus peur des mots, ce qui, malheureusement provoque des malaises certains quand ce n’est pas suivi par des scènes de violence inouïes lorsqu’on s’arrête sur les débordements parfois sanglants à l’arrivée de certaines rencontres qualifiées à «hauts risques») mais en réunissant à nouveau les «frères ennemis» autour d’un même projet. D’objectifs communs en vue de la réhabilitation d’un sport victime, d’abord et avant tout, de comportements nuisibles. Et après ? On verra bien…

Par Azouaou Aghiles

Article précédentBilan de La sûreté de wilaya : La criminalité en hausse au mois de mars à Bouira
Article suivantFrappes contre une base militaire en Syrie : Moscou et Damas accusent Israël