Yassa Noureddine, directeur général du Centre du développement de l’énergie renouvelable, a déclaré que la transition énergétique est en train de devenir une réalité. Fait marquant, à partir d’aujourd’hui, la capitale abrite pendant deux jours un forum dont les travaux porteront sur le gaz et ces types d’énergies, réunissant de nombreux experts algériens et de l’Union européenne. Ce Forum d’affaires regroupe les principaux décideurs politiques et économiques algériens et européens, et a pour thématiques les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et le gaz naturel. C’est également l’occasion de promouvoir le domaine minier algérien, favoriser les partenariats dans le gaz en amont en Algérie, étudier les moyens d’assurer des opportunités au gaz algérien en Europe, et pour l’Union européenne, d’assurer la diversification de son approvisionnement en gaz naturel. Accueilli, hier, à l’émission l’Invité de la rédaction de la chaîne 3, Yassa a été amené à détailler quelques uns des mécanismes par le biais desquels a commencé à être menée cette transition. Commentant la décision du gouvernement d’élever ces énergies au rang de priorité nationale, le DG rappelle que tous les secteurs d’activités (énergie, habitat, transports, ressources en eau…) sont appelés à l’intégrer dans leurs programmes d’action. Réfutant l’idée que l’Algérie soit en retard dans le domaine, l’intervenant signale que les projets pilotes déjà réalisés l’ont été à l’effet de sélectionner les technologies les mieux à même de s’adapter aux conditions climatiques du pays. Il annonce que 20 centrales solaires, implantées dans les Hauts Plateaux et en zones sahariennes, vont entrer en activité, avant le mois de juillet, résultat des expériences capitalisées dans le photovoltaïque, mais également l’éolien en matière de centrales hybrides gaz-solaire. L’invité rappelle qu’un premier programme, adopté en 2011, visait à installer 12.000 mégawatts destinés à la consommation domestique et 10.000 mgw destinés à être exportés.
D’autre part, il a affirmé qu’en 2015, ce programme a été réactualisé pour être porté à 22.000 mgw, intégrant à la fois le solaire et l’éolie. Pour booster le développement de ces deux types de production d’énergie, créatrices de petites et moyennes entreprises et génératrices d’emplois, Yassa signale que les autorités ont arrêté des mesures d’ordre fiscal et parafiscal et décidé d’exonérer de taxes sur les équipements importés, les investisseurs potentiels prêts à se lancer dans ces types d’activités.
Dans ce sens, le directeur général du Cder préconise l’adhésion des investisseurs privés nationaux et étrangers pour contribuer à la concrétisation des objectifs assignés à ce programme, appelant les pouvoirs publics à encourager et à accompagner cette adhésion par des mesures incitatives qui accordent plus de facilitations aux activités de production et de distribution d’énergie non fossile.
à cet effet, il affirme que ces mesures, devraient toucher toute la chaîne de l’industrie du renouvelable en allant de la conception du projet jusqu’à la connexion des installations de production au réseau national de distribution. Il insiste, en outre, sur la nécessité d’intégrer les énergies renouvelables et d’introduire le concept de l’efficacité énergétique et de l’économie énergétique dans tous les secteurs d’activité. Il cite, entre autres, le secteur de l’agriculture qui doit, selon lui, profiter des avancées de la technologie du photovoltaïque dans la production de l’électricité et dans l’irrigation.
Il s’agit aussi du secteur de l’industrie qui est appelé, à contribuer à l’émergence d’une filière nationale de fabrication et de maintenance d’équipements et solutions de production d’énergie renouvelable, ainsi que du secteur des transports à travers l’encouragement de l’usage des carburants propres ou encore de l’habitat (isolation thermique..).
Le Programme national actualisé de développement des énergies renouvelables, adopté par un Conseil des ministres en mai 2015, prévoit une production d’ici à 2030 de 22.000 MW d’électricité de source renouvelable, notamment solaire et éolienne, destinée au marché intérieur, en plus de 10.000 MW supplémentaires à exporter. Ce qui correspond à 27% de la production globale d’électricité d’ici 2030 et le double de la capacité actuelle du parc national de production d’électricité.
Lazreg Aounallah