Le panel de la médiation et de dialogue a annoncé hier, le début des rencontres avec la société civile et les citoyens au niveau des wilayas. L’objectif de ces réunions de proximité est de recueillir les propositions de sortie de crise au niveau local et de la projeter sur une élaboration d’une feuille de route «inspirée» de la base.
En fait, c’est aussi une démarche pour convaincre le plus possible d’Algériens que les membres du panel ont décidé de sillonner le pays, en organisant des visites dans plusieurs wilayas. Selon Abdelwahab Bendjelloul, membre du panel et président de la commission chargée des partis politiques et des mouvements populaires, ils sont concernés par ces rencontres, les composantes de la société civile, les jeunes du mouvement, activistes, les universitaires, les étudiants, etc. Il s’agit pour l’instance coordonnée par Karim Younès, d’«écouter les propositions de tous, sans exception, pour trouver une solution à la crise», a fait savoir ce membre du Panel, lors de la réunion des membres de cette commission tenue le même jour.
En effet, Bendjelloul a affirmé que ces rencontres qui commenceront aujourd’hui et s’étaleront sur une période de neuf jours. Dans ce cadre, ce dernier a affirmé que l’occasion sera donnée au Panel, à travers ces rencontres de proximité, pour « écouter toutes les revendications du mouvement». Faut-il le souligner, après près de deux semaines du lancement des premières consultations, notamment le 7 août dernier, les membres du Panel n’ont pas encore atteint les objectifs de médiation assignés à leur mission de dialogue. Depuis la rue, c’est le refus, aussi bien pour les parties de l’opposition, qui s’opposent au dialogue avec le pouvoir.
En attendant de convaincre les grosses cylindrées parmi les personnalités nationales, le Panel se contente pour l’instant d’échanger avec des personnes auxquelles on reproche un défaut de représentativité. Lesquelles, pourtant, prétendent être «issues du mouvement».
Pour rappel, avant-hier, les compagnons de Karim Younès ont rencontré des représentants d’associations algériennes et des jeunes. La rencontre a été, selon l’APS qui cite cette source, une occasion pour ces jeunes de formuler plusieurs propositions, dont celles de «fixer la date de la présidentielle dans les plus brefs délais et de garantir les conditions nécessaires pour la tenue d’une élection régulière et transparente, en sus de l’installation d’une instance nationale indépendante pour la surveillance de cette élection, depuis le début des préparatifs jusqu’à l’annonce des résultats définitifs.»
Selon le Panel, les participants ont insisté sur l’impératif d’éviter «le vide constitutionnel pour préserver les institutions de l’État», préconisant que «le président élu procède à une révision de la Constitution et engage de profondes réformes pour l’édification de l’État de droit».
La majorité des intervenants a proposé, ajoute la même source, de «démettre le gouvernement actuel et de le remplacer par un gouvernement technocrate, formé de compétences nationales». Ils ont également appelé à «la libération des manifestants arrêtés lors du Hirak dans plusieurs wilayas», exigeant d’«écarter les partis pro-système et les personnes impliquées dans des affaires de corruption du dialogue national.»
Sarah Oubraham