On ne cesse de le confirmer. L’occupation illégale et brutale par le Maroc du territoire du Sahara occidental a pris la forme de crime contre l’humanité, allant jusqu’à la tentative d’extermination. Les pratiques coloniales du Maroc au Sahara occidental, où les violations des droits de l’Homme sont quasi-quotidiennes, ne se cachent plus à l’humanité internationale. Hélas, les pratiques du Makhzen ne sont guère dénoncées par l’ONU. Cette dernière est incapable de mettre un terme à l’occupation. Depuis, maintenant, quarante ans qu’elle a la charge du dossier du Sahara occidental, occupé par le Maroc, l’Organisation des Nations unies (ONU) peine à lui trouver une issue compatible avec le principe de l’autodétermination des peuples sous domination qu’elle a, elle-même, établi, il y a 55 ans. Dernière colonie en Afrique, le Sahara occidental a été occupé, puis annexé par le Maroc, il y a presque 40 ans, en 1975, après le départ des troupes espagnoles, et reste, à ce jour, inscrit à l’ONU au chapitre des territoires à décoloniser, selon les règles du Droit international en la matière. Il est regrettable que l’ONU n’ait pu mettre un terme à cette occupation qui date depuis des lustres. La presse mondiale ne cesse de dénoncer les exactions sous toutes leurs formes qui n’ont pas cessé de s’abattre sur les populations sahraouies, toutes franges confondues. Mais en vain. Le Conseil de sécurité des Nations unies a renouvelé le mandat de la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental (Minurso) pour une autre année. Mais ses membres ont surtout ignoré les recommandations de l’Union africaine appelant à inclure la protection et la surveillance des droits de l’Homme dans la dernière colonie en Afrique. La question qui se pose est la suivante : est-ce que le Conseil de sécurité veut pousser les Sahraouis à reprendre la lutte armée, et plonger le Maghreb dans une crise similaire à celle du Moyen-Orient ? Ainsi, au sujet du renouvellement par le Conseil de sécurité de l’ONU du mandat de la Mission de l’ONU pour le Sahara occidental (Minurso), il convient de s’interroger sur «les prérogatives» de la Mission onusienne de «pouvoir s’occuper des violations des droits de l’Homme dans les territoires sous occupation marocaine».
Par ailleurs, malgré la résistance «armée et diplomatique» du représentant légitime du peuple sahraoui, le Front Polisario, une multitude d’actions internationales de solidarité et une longue série de Résolutions onusiennes favorables à l’autodétermination de ce peuple, l’heure est au statu quo qui éloigne, chaque jour, davantage les perspectives d’un règlement politique de ce conflit opposant le Maroc au Front Polisario. L’incapacité du système des Nations unies, à sortir ce dossier de l’impasse, s’est confirmée une nouvelle fois, le 28 avril dernier, avec l’adoption au Conseil de sécurité d’une résolution de routine, se contentant de renouveler le mandat annuel de la Mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso) et de réitérer les appels à des négociations directes entre les deux parties en conflit.
Attachement de l’UA au droit à l’autodétermination
Sur un autre sillage, l’Union africaine qui a toujours soutenu le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, depuis l’éclatement du conflit au Sahara occidental, admis en 1982 au sein de l’Organisation panafricaine, ne cesse de réaffirmer sa position constante, relative à l’indépendance de ce territoire non-autonome, dernière colonie en Afrique. La position de l’UA trouve son esprit dans les efforts menés pour le parachèvement, dans les plus brefs délais, de l’indépendance du Sahara occidental occupé par le Maroc, et ce, par l’organisation d’un référendum, conformément aux Résolutions pertinentes de l’Organisation onusienne. Les délégués africains, lors de ce Conseil, se sont même plaints du fait que l’Afrique ne soit pas représentée dans le groupe des «Amis» du Sahara occidental, ce qui est étrange et inacceptable. Également, il y a lieu de noter qu’au Sahara occidental occupé le pillage des ressources naturelles de ce territoire non-autonome a franchi une étape inquiétante au cours de ces deux dernières années. Cette situation n’a pas poussé, pour autant, l’ONU à réagir.
Lamia Boufassa