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En dépit de la signature des licences d’importation : le prix des véhicules d’occasion toujours cher

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Après une embellie au cours des années précédentes, le marché automobile algérien ne cesse d’être déstabilisé, et ce, en dépit de la signature des licences d’importation. Le processus de mise en place de ces licences a complètement déstabilisé le marché des véhicules en Algérie, et la crise est loin d’être derrière nous. Pénurie, rétrécissement des choix, disparition de nombreux modèles, hausse des prix, incertitude sur le marché de l’emploi : rien n’a été épargné à un secteur qui avait connu l’euphorie en 2012, avant d’amorcer un repli prononcé depuis. Décidément, les concessionnaires automobiles risquent de finir l’année sur le fil du rasoir, surtout que ces derniers ont du mal à satisfaire les demandes de leurs clients. Cependant, au moment où les Algériens s’attendaient à une baisse des prix dans le marché d’occasion des véhicules, suite à la signature des licences d’importation, leur rêve de s’acheter une voiture s’est vite évaporé. En effet, les prix n’ont, hélas, pas bougé d’un iota. La tendance haussière est toujours d’actualité mettant en danger la stabilité du marché automobile algérien. Ainsi, à l’instar du marché de véhicule neuf, les voitures d’occasion ont subi eux aussi les conséquences de la non-disponibilité des voitures. à titre d’exemple, un véhicule acheté en 2014 à 1 million de dinars a été revendu en avril 2016 à 1,2 million de dinars, après avoir roulé pendant deux années! Certains qualifient la situation de paradoxale, or, ce n’est autre que la règle de l’offre et la demande qui contrôle le marché. Par ailleurs, il est à noter que, le processus de mise en place de ces licences qui ont été délivrées à 40 concessionnaires pour un quota maximum de 15.000 véhicules chacun, a été long et laborieux. Annoncé puis lancé par l’ancien ministre du Commerce, Amara Benyounès, le système des licences s’est révélé un casse-tête juridique et commercial. La démarche était d’autant plus complexe que les concessionnaires automobiles sont devenus un véritable lobby, avec leurs importations qui frôlaient les dix milliards de dollars en 2012. Mais la mise en place de celles-ci n’a pas changé grand-chose dans les données. En effet, selon les concessionnaires ces quotas ont été, d’ores et déjà vendus sous forme de commandes. De ce fait, rien n’a changé, le marché est toujours en crise. Face à cette situation, il paraît que les voitures de seconde main sont très prisées sur le marché de l’automobile, ce qui explique la hausse des prix. Ainsi, il est regrettable que l’anarchie soit une monnaie courante dans les mécanismes de vente. La dévaluation du dinar est aussi un facteur important de la hausse des prix du véhicule d’occasion. Selon les spécialistes, le dinar a perdu beaucoup de sa valeur. Près de 35 % en 1 an. Ce qui s’est répercuté sur le prix des voitures. En sus, certaines personnes interrogées, quant au recours au marché d’occasion, avouent ne pas avoir le choix. Entre la hausse des prix des véhicules neufs (à cause de la TVN) et le blocage des importations, ceux qui ont réellement besoin d’une voiture et qui n’ont pas le temps d’attendre que leur voiture soit disponible, surtout que les concessionnaires, ont du mal à satisfaire la demande. Dans tous les cas de figures, les signes ne prévoient pas une baisse des prix et tout indique que cela va encore enfler. En l’absence d’un marché régulateur pour les voitures d’occasion et dans l’attente d’agrandir les quotas pour satisfaire la demande, peut être dans les années qui suivent, les prix sont bien partis pour continuer sur cette courbe ascendante. Dans un autre sillage, les spécialistes prédisent que le second semestre de 2016 s’annonce aussi morose que le premier pour le marché automobile. Certains vont jusqu’à annoncer une disparition des représentants de plusieurs marques, sans oublier les licenciements de leur personnel, ou du moins revoir à la baisse les salaires. En d’autres termes, la crise risque de s’installer dans la durée, et une baisse des prix des voitures, qu’elles soient neuves ou d’occasion, n’est pas pour demain, surtout que l’annonce de la baisse des importations de 152 000 à 83 000 unités n’a fait qu’assombrir la reprise des activités des concessionnaires.
Lamia Boufassa

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