La secrétaire générale du Parti des travailleurs continue à poser un regard critique sur certaines mesures prises par le gouvernement. Lors d’une réunion ordinaire du Bureau politique du parti, tenue hier à Alger, Louisa Hanoune, a balayé l’essentiel de l’actualité politique interne et externe, ainsi que la situation sociale et économique.
Dans son discours, elle a mis l’accent en particulier sur l’activité du commerce comme imposée par le mois de Ramadhan. Ainsi, abordant la question des prix qui intéresse les ménages, Hanoune estime que l’Algérie est encore loin d’enregistrer les objectifs escomptés dans ce domaine. D’emblée, elle met le ministre du Commerce, Saïd Djellab, dans le box des accusés. «Contrairement aux déclarations du ministre du Commerce, la flambée des prix des produits de larges consommations, surtout les fruits et légumes, les viandes et autres marchandises était au rendez-vous, même avant une semaine du mois de Ramadhan. Cela prouve encore une fois que les autorités ont montré leur insuffisance de réguler les marchés, car le contrôle des prix et la limitation des marges bénéficiaires sont absentes. C’est l’anarchie totale au niveau des marchés. Aussi le nombre des contrôleurs et des inspecteurs est très insuffisant. Il est clair que nos responsables n’arrivent pas à trancher entre le marché qui est soumis à des règles et l’informel. Je pense que ce gouvernement ne peut pas contrôler le marché», a-t-elle critiqué. «Le gouvernement ne peut pas satisfaire les exigences de l’Union européenne, s’il n’aura pas une stratégie bien étudiée. Force est de dire que toutes les politiques liées au commerce intérieur et au commerce extérieur ont échoué. C’est pour cette raison justement que nous avons demandé à l’État de monopoliser le commerce extérieur même temporairement, afin de bien maîtriser le marché extérieur», a expliqué Hanoune. Concernant le commerce intérieur, la patronne du PT suggère à l’État de procèder à la réouverture «des grandes surfaces publiques», et ce, pour pouvoir vendre des produits avec des prix contrôlés. Ce qui permettra, de son avis, à réguler le marché national, «même le citoyen favorisera ce genre de marchés vu les prix raisonnables pratiqués», a-t-elle étayé ses propos. Par ailleurs, Louisa Hanoune, qui a abordé la situation actuelle de l’économie nationale, demeure peu optimiste. «La récession est en marche tant que le pouvoir d’achat du citoyen régresse de plus en plus. L’organisation nationale des statistiques a annoncé depuis quelques mois que le pouvoir d’achat a baissé d’environ 40%, et en réalité il a baissé de 70%, par rapport à l’année 2014», a-t-elle voulu comme preuve à ses dires. Et, d’ajouter que «tous les secteurs sont concernés par cette régression, à titre d’exemple les briqueteries peuvent déclarer faillite, et ce, à cause de la déflation. Aujourd’hui, la production s’est multipliée, on se dirige vers l’autosuffisance mais le gel des projets publics et la baisse de l’auto-construction ont obligé ces entreprises à limoger une grande partie des travailleurs», a-t-elle déploré.
Mohamed Wali