Une opération monographique d’envergure concernant l’élevage camelin et recensant le cheptel et les chameliers a été lancée en début du mois de septembre en cours dans la wilaya d’Ouargla, pour servir de base de données à la filière, a-t-on appris auprès de la chambre locale de l’agriculture (CA).
Survenant dans le sillage des efforts du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche (MADRP) visant à organiser la filière, cette opération de statistique, lancée en coordination avec les associations activant dans le domaine, s’assigne comme objectifs l’organisation et la préservation de l’élevage camelin, une des vocations de la région, ainsi que l’examen des mécanismes d’intégration de l’élevage camelin comme facteur de développement économique, a indiqué le président de la CA, Choukri Bouziane. Cette campagne vise également à inviter les chameliers à s’immatriculer à la chambre d’algérie pour bénéficier de la carte professionnelle contenant les données et coordonnées personnelles des chameliers et les signes de marquage de leurs bêtes. Une commission d’enquête et d’inspection de terrain devra entamer, avant la fin de l’année en cours, conformément à l’instruction du MADRP N-1201 du 29 juillet dernier, l’opération de ré-immatriculation finale des éleveurs et le recensement du cheptel camelin, a expliqué M. Bouziane. Le même responsable s’est félicité de la compréhension manifestée par les chameliers dans le but d’aplanir certaines contraintes, dont la transhumance traditionnelle dit ‘’El-H’mil’’ et consistant en la transhumance incontrôlée des bêtes en plein désert sans leurs éleveurs, qui constitue, selon les professionnels, une des méthodes néfastes d’élevage camelin. Il a, en outre, appelé à sensibiliser les éleveurs afin de renoncer à cette méthode comportant de nombreux risques liés aux accidents de la route, aux dangers des chiens errants, notamment pour les chamelons, aux vols de bestiaux devenus fréquents ces derniers temps, et aux intoxications engendrées par les bourbiers abandonnés par les compagnies pétrolières opérant dans la région et qui ont été à l’origine de la mort de 70 têtes. La chambre de l’agriculture organise, en coordination avec les associations locales concernées, des rencontres périodiques avec les chameliers pour cerner les contraintes qu’ils rencontrent (mort des chameaux, manque de médicaments, accidents de circulation et autres). Le président de l’association de protection des camélidés de la commune d’Aïn El-Beida, Mansour Benmansour, a, de son coté, mis en avant la nécessaire coordination des efforts des différents acteurs de la filière pour la préservation de cette richesse animale, source vivrière pour de nombreuses familles dans la région, et la promotion de l’élevage camelin en général. Le cheptel camelin est concentré pratiquement dans les zones pastorales enclavées, telles qu’El-Remk entre Ouargla et Illizi, et les régions de Hassi-Messaoud, Taibet, Oued N’sa (commune de N’goussa) et le désert d’El-Hadeb (commune de Rouissat), a-t-on signalé à la chambre de l’agriculture.