Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a présidé, jeudi passé, une séance de travail consacrée à l’avant-projet de loi organique portant régime électoral.
À l’entame de la séance, le président de la République a donné la parole au président de la Commission nationale chargée d’élaborer le projet de révision de la loi organique portant régime électoral, Ahmed Laraba, pour présenter « un rapport détaillé sur la teneur et les étapes d’élaboration de cette loi importante », nous apprend un communiqué des services de presse du palais d’El-Mouradia. Le Président Tebboune a, également, écouté « l’intervention du président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi à propos de la contribution de son instance à l’enrichissement des propositions du projet de révision de ladite loi organique ».
Par la suite, le président de la République a donné des instructions. Premièrement, il s’agit de finaliser dans les plus brefs délais l’élaboration du nouveau projet de loi organique relatif aux élections, en prévision des échéances électorales importantes qu’attend le pays. Deuxièmement, tenir compte, dans le nouveau projet de loi, de l’engagement de moraliser la vie politique et de tenir le processus électoral à l’abri de l’influence de l’argent, tout en ouvrant la voie aux jeunes et à la société civile pour participer à la prise de décision à travers les instances élues. Troisièmement, garantir des élections transparentes qui traduiraient réellement la volonté du peuple et qui opéreraient une rupture définitive avec les pratiques du passé, et dont découleraient des institutions démocratiques hautement crédibles. Enfin, le chef de l’État a donné instructions pour distribuer une mouture du projet de loi aux partis politiques pour enrichissement avant l’élaboration de la mouture finale.
En se penchant sur l’avant-projet de loi organique portant régime électoral dès son retour d’Allemagne, où il a été traité pour Covid-19, le président de la République veut concrétiser ses engagements devant le peuple algérien en organisant des élections législatives et locales anticipées et permettre ainsi l’émergence d’institutions élues et réellement représentatives. Signe de bonne foi du chef de l’État : la distribution de la mouture du projet de loi aux partis politiques pour enrichissement avant l’élaboration de la mouture finale, ce qui dénote de sa volonté de concrétiser une réelle et solide démocratie participative, étant donné que les partis politiques ont un lien direct avec l’opération électorale.
Certes, le président Tebboune peut facilement procéder à la promulgation de la loi organique portant régime électoral par décret ou ordonnance présidentielle, mais son choix de mener un large débat et d’impliquer les acteurs politiques est perçu comme le prélude d’une nouvelle ère de gouvernance où la confiance serait réellement réinstaurée entre le gouvernant et le gouverné.
Aussi, à relever que les dernières instructions de Président traduisent sa volonté d’en finir avec les anciennes pratiques politiques, notamment l’intrusion de l’argent sale, qui ont contribué largement à la méfiance d’une large population, surtout juvénile, à la chose politique. Il faut souligner que les prochaines élections législatives et locales sont importantes du fait qu’elles touchent directement le citoyen et les moyens d’amélioration de ses conditions de vie et de progrès. Il est appelé ainsi à élire des représentants qui porteront et défendront, en toute transparence et sincérité, ses doléances et ses attentes.
Hamid Mecheri