Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a mis en garde contre une situation humanitaire critique pour des milliers de familles déplacées d’El-Fasher, dans l’Etat du Darfour Nord au Soudan, suite aux récentes violences.
OCHA a déclaré que « dans la région de Long Island et les régions environnantes, les personnes déplacées vivent dans des conditions extrêmement difficiles, sans nourriture suffisante, sans eau potable, sans abri ni soins médicaux ». Les organisations humanitaires travaillent avec des partenaires locaux pour soutenir la mise en place de nouveaux camps afin d’accueillir les nouveaux arrivants d’El-Fasher, qui s’ajoutent aux plus de 650.000 personnes déplacées ayant déjà trouvé refuge à Tawila. Mardi dernier, une mission inter-agences conjointe dirigée par le coordonnateur humanitaire adjoint au Soudan, Antoine Girard, est arrivée à Tawila pour dialoguer avec les populations touchées et les communautés locales, évaluer les besoins et renforcer la réponse en cours. A Tawila, le HCR fournit une aide vitale et des services essentiels aux familles déplacées, et effectue également des évaluations individuelles de protection pour certains des nouveaux arrivants les plus vulnérables. Les Forces de soutien rapide (FSR), en conflit avec l’armée soudanaise, ont pris El-Fasher le 26 octobre dernier et procédé à des massacres de civils, selon des organisations locales et internationales. Parallèlement, les combats se poursuivent dans l’Etat du Kordofan-Occidental, et des victimes civiles ont été signalées lors des récents affrontements, selon le bureau d’OCHA. Le Bureau a signalé que des dizaines de familles déplacées de la localité d’Al-Adiya sont arrivées à Al-Abyad, dans l’Etat voisin du Kordofan du Nord, après avoir fui les attaques survenues près d’Al-Nuhud au cours des deux dernières semaines. La situation dans la région reste extrêmement instable et changeante, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ayant également signalé des déplacements de population à Al-Abyad, ces derniers jours. L’Organisation a indiqué que beaucoup étaient arrivés épuisés et affamés après avoir marché pendant plusieurs jours. Environ 250 personnes déplacées sont actuellement hébergées dans quatre abris temporaires avec un accès limité aux services de base. Les autorités locales et les organisations ont mis en place des cuisines collectives, mais les réserves alimentaires s’épuisent. Pour sa part, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a souligné l’urgence d’un soutien supplémentaire pour répondre aux besoins humanitaires croissants au Darfour et au Kordofan. Il a noté que le Plan de réponse humanitaire pour le Soudan de cette année ne couvre que 28 % des besoins. En cours depuis avril 2023, le conflit opposant l’armée soudanaise aux FSR a fait des milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l’ONU.
Le Conseil de sécurité en session extraordinaire le 14 novembre
Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies se réunira en session extraordinaire le 14 novembre pour examiner la situation des droits de l’homme à El-Fasher au Soudan, où l’ONU a fait état de massacres, viols, pillages et déplacements massifs de population, conséquence des atrocités commises par les FSR. Cette session permettra d’étudier « la situation des droits de l’homme à El-Fasher et dans ses environs, dans le contexte du conflit en cours au Soudan opposant l’armée soudanaise aux FSR », a indiqué jeudi le Conseil des droits des l’homme dans un communiqué. Cette annonce fait suite à une demande officielle soumise mercredi par le Royaume-Uni, conjointement avec l’Allemagne, l’Irlande, les Pays-Bas et la Norvège », indique le communiqué, précisant qu’elle avait reçu le soutien de 24 membres du Conseil. Un nombre qui dépasse largement le tiers des 47 membres du Conseil requis pour la tenue d’une session extraordinaire.
R. I.









































