Dans son dernier rapport, le Programme de développement des Nations unies (PNUD), l’organisme onusien alerte sur la prise de «mesures urgentes» contre les conséquences des changements climatiques en Afrique, en vue de les atténuer et de préserver notre continent, pour que celui-ci puisse consolider son développement socio-économique. Inondations, sécheresses, tempêtes, exodes des populations, désertification, exploitation intenses des richesses du continent par les multinationales, déséquilibres des écosystèmes, pour ne citer qu’eux sont les conséquences directes des bouleversements climatiques générés par l’intense activité économique des grandes puissances économiques de ce monde. Ces catastrophes naturelles deviennent de plus en plus fréquentes et leur cadence s’accélère ces dernières années, à cause du changement climatique, à l’origine de problèmes épineux, dont économiques, particulièrement en Afrique et dans ses régions les plus vulnérables. Le rapport du PNUD fait état de pénuries alimentaires, d’instabilité et de déplacements massifs de populations à cause des conséquences des mutations du climat. Les rédacteurs indiquent que les changements climatiques ont et continuent de provoquer «les sécheresses, les inondations, la modification des régimes pluviométriques» outre l’intensification de l’activité agricole, et souligner que ces questions et aussi citent-ils «les conflits pourraient réduire à néant les efforts» pour contrer «la faim et atteindre les objectifs énoncés dans l’Accord de Paris» outre les visées escomptées par le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Dans le rapport du PNUD, publié en marge de la conférence de l’ONU sur le climat (COP24), qui a achevé ses travaux, hier, à Katowice, en Pologne, la directrice du Bureau pour l’Afrique du PNUD, Ahunna Eziakonwaa avertit, déclarant que «l’Afrique est à un tournant, car en dépit des inégalités persistantes» entre le Nord et le Sud, «les pays du continent africain ont réalisé une croissance économique et des avancées politiques et sociales impressionnantes» au cours des dernières décennies. Pendant deux semaines, la COP24 a rassemblé les représentants de l’ensemble des pays membres des Nations unies, des chercheurs, d’experts et des défenseurs de l’action pour le climat, en vue de l’adoption des lignes directrices de la Cop 21. Alors que les grands pollueurs de la planète, les pays à forte activité industrielle reculent sur leurs engagements pris, d’une manière affichée, pour certains, à l’exemple des États-Unis, avec l’annonce de son président du retrait de son pays de la COP21, quand bien même le document n’est pas contraignant, le PNUD met en avant les avancées enregistrées par les africains dans leur combat contre les conséquences de ces changements climatiques. S’appuyant, en effet, sur les enseignements tirés depuis plus d’une décennie d’innovation en Afrique, pour le PNUD, une nouvelle génération d’initiatives d’adaptation de la mutation du climat sont lancées, notamment à travers des projets des plans nationaux d’adaptation. En 2015, les pays se sont engagés, à Paris, à œuvrer à la limitation du réchauffement climatique à moins de 1,5 degré, mais, depuis, tout laisse penser que ce n’est plus une préoccupation, dès la fin de ce sommet, au vu, notamment de l’accélération soutenue de l’activité industrielle des pays riches et leurs désengagements sur cette question. Une posture qui persiste à être promue, en contradiction avec les discours en faveur du Climat, en attendant la prochaine édition de la COP25 prévue, fin 2019, au Chili, les changements climatiques, eux, continuent d’avancer à grands pas.
Lilia Sahed