Le recrutement dans le secteur de l’Éducation nationale continue son petit bonhomme de chemin, tentant d’atténuer de la fameuse disproportion de l’offre et de la demande.
Après les 28 084 postes pourvus récemment (500 000 candidats y ont pris part, dont 120 000 éliminés à l’issue de l’épreuve orale), voilà que 5 098 autres viennent d’ouvrir des perspectives aux potentiels demandeurs d’emploi, dans le corps administratif et pédagogique. C’est, en effet, le chiffre communiqué à l’APS par le Directeur de la gestion des ressources humaines au ministère de l’Éducation nationale, Fayçal Fadel. Le concours de recrutement sur épreuves sera organisé le 17 septembre prochain, et concerne des superviseurs de l’Éducation (3 285 postes), des laborantins principaux (293), des conseillers d’orientation et de guidance scolaire et professionnelle (292), des intendants (612) et des intendants adjoints (616 postes). Soit les postes d’encadrement qui ont de tout temps été délaissés, précise le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba. «On a toujours plaidé pour le renforcement de l’encadrement dans le secteur, et ce n’est que maintenant que, timidement, la tutelle semble prendre le taureau par les cornes», déclare-t-il en substance. Et d’ajouter, «Le hic, c’est qu’on ne sait pas si ce chiffre reflète vraiment les besoins en la matière. Le terrain y répondra à cette préoccupation, opportunément». C’est aussi l’avis du secrétaire général du Conseil des lycées d’Alger, Idir Achour, qui estime que «les concours devaient se dérouler en mars/avril, afin d’assurer une rentrée dans les normes. La programmation de ce concours est vraiment contraignante pour le corps enseignant et le staff administratif, auquel est dévolu, déjà, l’éprouvante prise en charge de la rentrée scolaire. D’autre part, en ce qui concerne les postes d’adjoints de l’Éducation, dont a grandement besoin le secteur, on aurait préféré que leur octroi ait coïncidé avec la rentrée scolaire, et non deux mois après, car il faut compter qu’avec la correction, la proclamation des résultats se fera en octobre».
Les candidats sont tenus, lors du retrait du formulaire d’inscription par voie électronique sur le site de l’Office national des examens et concours (www.onec.dz), de se conformer à la forme et au modèle en usage dans la Direction générale de la Fonction publique, et de la Réforme administrative. Ils sont également appelés, tient à préciser ce responsable, à extraire la fiche comportant la date et l’heure du dépôt du dossier, le nom de l’établissement, et ce, pour prévenir les surcharges au niveau des centres d’inscription. Outre ce concours, se tiendra, en deux sessions, les 22 et 28 août, l’examen professionnel. La première session concerne 11 grades dans le staff pédagogique, au profit desquels 7 450 postes seront attribués. Il s’agit des directeurs et inspecteurs dans les trois cycles d’enseignement, les censeurs et auxiliaires des écoles primaires, et les conseillers d’Éducation. En détails, il sera procédé, selon le directeur de la gestion des ressources humaines, à octroyer des postes pour 250 directeurs d’établissements secondaires, 598 directeurs d’établissements moyens, 1 751 directeurs adjoints d’établissements primaires, et de 1 908 directeurs d’établissements primaires.
La deuxième session concerne le même nombre de grades consistant, cette fois-ci, à renforcer les effectifs de l’administration en 3 031 postes ouverts, pour des intendants et superviseurs de l’Éducation, ainsi que les administratifs activant au sein des établissements scolaires. Ce cadre du ministre a également indiqué que l’examen professionnel concerne 467 inspecteurs d’éducation moyenne, 221 inspecteurs d’éducation primaire, 8 inspecteurs d’orientation scolaire et professionnelle, et 223 inspecteurs de l’Éducation nationale. Le même avis, en ce qui concerne ce nombre, a été émis par le Cnapeste, «On ne sait sur quelles bases a été fixé ce chiffre, auquel nous n’avons même pas été sollicités et consultés», indique Boudiba. Pour Achour, ce sont la direction du personnel auprès du ministre de l’Éducation nationale en collaboration avec celles des lycées qui sont habilités à le déterminer. «Il reviendra ensuite à la Direction générale et le ministère des Finances d’avaliser ces postes budgétaires. De toutes les manières, les besoins ne font qu’illustrer la politique d’austérité préconisée par le pouvoir. Sinon, comment faire une rentrée scolaire avec des enseignants contractuels, lesquels ne sont que la preuve que des postes vacants soient toujours en vigueur dans le secteur? Ce qui reviendrait, en d’autres termes, à ne jamais résoudre la disproportion entre l’offre et la demande».
À souligner également que la Fonction publique a accordé l’autorisation à certains grades pour participer à cet examen. Parmi eux, on peut citer l’enseignant principal du Secondaire ayant 5 ans d’expérience qui peut participer au concours de directeur de lycée, alors que le conseiller en alimentation scolaire peut prendre part au concours de directeur d’école primaire. L’enseignant principal du primaire (intégré) peut participer au concours de directeur d’école primaire, et l’enseignant formateur du primaire (intégré) à celui d’inspecteur de l’enseignement primaire.
L’enseignant principal du Moyen (intégré), lui, peut participer au concours de directeur de CEM, tandis que l’enseignant-formateur du Moyen (intégré) au concours d’inspecteur de l’enseignement moyen. Fayçal Fadel a souligné également que le secteur a connu une vaste opération de recrutement de plus de 28 075 enseignants, tous paliers confondus. Pour sa part, la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, a affirmé que plus de 296 000 fonctionnaires du secteur avaient bénéficié d’une promotion et du règlement de leurs arriérés avec effet rétroactif, et cela dans le cadre de la mise en œuvre de l’instruction interministérielle du12 octobre 2015.
Zaid Zoheir