Éducation : 200 milliards DA pour satisfaire les doléances syndicales

Engagée, depuis son installation à la tête du département de l’Éducation, à instaurer un climat de sérénité dans l’École algérienne, Nouria Benghebrit multiplie les sorties médiatiques, afin d’inviter les partenaires sociaux à renouer avec la culture du dialogue. C’est dans cette optique qu’a eu lieu, la rencontre qui a regroupé, avant hier, la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, et les partenaires sociaux de son secteur. Ainsi, lors de son passage, hier, sur les ondes de la Radio chaîne 3, la dame de fer du secteur de l’Éducation a fait savoir que ladite rencontre témoigne de la «bonne foi» des uns et des autres à «tourner la page». Désormais, déclare-t-elle, il y a d’importants efforts à mener, la situation vécue par notre École, «un secteur névralgique». «Les efforts sont très importants, parce que la situation de notre École actuellement exige une mobilisation et un engagement permanent de l’ensemble de la communauté», a déclaré la ministre, qui a annoncé, entre autres, que l’École algérienne va connaître une «nouvelle ère». «Ceci est le fruit des efforts déployés par l’État», s’est-elle félicitée. Aussi, l’hôte de la Radio chaîne 3 a affirmé que les Syndicats ont exprimé leur satisfaction à l’issue de ladite rencontre. Au sujet des décisions adoptées après la séance de négociations, Mme Benghebrit a fait savoir que «l’essentiel des revendications a été résolu». Elle dira, au sujet de la régularisation de la situation des enseignants et des fonctionnaires que les mesures «ont concerné globalement 60% du personnel du secteur de l’Éducation», relevant qu’avec ce taux «important» de régularisation touchant quelque 260 000 fonctionnaires et cadres. Entre autres, donnant plus de détails, quant à ces décisions, elle a précisé qu’elles concernent notamment la promotion dans le grade, le régime indemnitaire, les paiements des personnels, la formation, l’action sociale, les régularisations et beaucoup de «cas particuliers». Autres mesures phares retenues : 45 000 enseignants seront promus annuellement, et ce, jusqu’en 2017, aux postes d’enseignant principal et d’enseignant formateur, et 18 000 adjoints d’éducation seront promus à la fonction de superviseurs. La ministre indique, plus loin, qu’une enveloppe de 200 milliards de dinars a été débloquée pour financer ces mesures décidées au profit des divers segments du corps enseignant. De surcroît, répondant à une question relative à l’enveloppe budgétaire allouée aux indemnisations et aux acquis accordés par le gouvernement aux travailleurs du secteur, l’hôte de la Radio algérienne a estimé le chiffre à « un peu plus de 200 milliards DA». Par catégories, les bénéficiaires de ces mesures sont notamment les concernés par les rappels (81 000) fonctionnaires, 50 000 au titre du régime indemnitaire et de la gestion, et 45 000 pour la promotion dans le grade dans le corps des enseignants (jusqu’au 2017), 55 000 pour les postes en «voie d’extinction», et 18 000 pour les adjoints d’éducation. L’invitée relève, par ailleurs, que les mouvements de grève observés au cours des 10 dernières années par le corps enseignant ont provoqué un déficit de deux années dans la dispense des cours et «en matière de connaissances». S’exprimant sur le phénomène de la violence, dans et autour des établissements d’enseignement, «qui l’amène à rédiger régulièrement des messages de condoléances», la ministre de l’Éducation nationale annonce qu’une commission chargée de proposer des mesures «d’urgence» a été mise sur pied, en collaboration avec les Syndicats.
Lamia Boufassa