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Économie, check-up et thérapie

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Le lien de cause à effet n’apparait pas de prime abord. Pourtant… Il fut un temps où l’on insistait sur « la refonte des mentalités ». On retrouve ces « mentalités » à réformer dans leurs dimensions sociétales et économiques. À vrai dire, les deux s’imbriquent sous le « grand chapiteau» du gain facile (Rabh-Sariâ). Un phénomène qui est né dans les années 60 en réaction à la misère vécues sous la colonisation. C’est comme dans un marathon où tous les participants ont la même ambition, celle de courir plus vite que tout le monde. La seule règle, pour tous et toutes, est d’arriver avant tout le monde. Pour y parvenir, certains recourent à la ruse, aux croche-pieds, aux bifurcations, aux chemins sinueux, et autres irrégularités. On parle de moins en moins de cette refonte des mentalités. Pourtant le mal est toujours là. Lorsque le Président Tebboune évoque le « contournement de la loi et la spéculation » dans le secteur économique, c’est de cela qu’il parle. Dans son intervention d’ailleurs, il le dit clairement au sujet de certaines pratiques économiques, « tout se passe dans la tête ! », précise-t-il. En effet, tant que la thérapie (la culture) pour assainir nos mentalités n’est pas la priorité des priorités, ce mal nous poursuivra. Avec ses excroissances négatives sur la société et l’économie.
L’obsession du paraître, le manque d’assurance, le mensonge, la jalousie malsaine (Hasd). C’est également le « nid » de la bureaucratie, de la spéculation illicite, de la corruption et autres délits financiers. Des tares qui doivent passer de la règle à l’exception. La « maladie des mentalités » c’est comme le diabète. Mal soigné, cela entraîne d’autres maladies : ophtalmiques, néphrologiques, gangrène, etc. Aux premiers rangs de la « thérapie », il y a le législateur qui doit prévoir « les contournements de la loi » et fermer les « interstices » d’interprétations. Ensuite viennent les responsables des services publics qui doivent organiser, réguler et contrôler. Le Président de la République a consacré son intervention, lors de la rencontre avec les opérateurs économiques, aux déviations constatées dans l’activité économique. On sentait qu’il en avait « gros sur le cœur ». D’où son appel répété plusieurs fois au patriotisme économique. D’autre part, le lien des travers économiques avec la culture est connu : quand la dot est hors normes (villa, voiture, argent, etc.), comment voulez-vous qu’un Algérien lambda puisse se marier sans enfreindre la loi ? C’est ce qui favorise la corruption, la spéculation illicite et tout ce qui peut lui faire gagner de l’argent facilement et très vite. La thérapie est dans la force de persuasion d’artistes de talents dans la lignée des Hassan Hassani, l’Inspecteur Tahar, Rouiched, etc. Actuellement, une ou deux « pépites » de ce genre sont la cible d’attaques révoltantes. Le talentueux artiste Merouane Guerouabi est la cible des prédateurs culturels. Le patriotisme est de combattre ces prédateurs. La thérapie culturelle pour la « refonte des mentalités » en dépend. Pour une économie sans entraves !
Zouhir Mebarki

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