La cérémonie organisée hier, samedi, à Ghaza pour la libération des trois prisonniers israéliens, dans la sixième phase dans le cadre de la première étape de l’accord de cessez-le-feu, a été l’occasion, comme les fois précédentes, pour la Résistance palestinienne de délivrer ses messages à l’entité sioniste et à son principal allié, les États-Unis. L e principal message réaffirme le refus des Palestiniens de Ghaza du projet américano-sioniste qui consiste à les faire sortir de leur territoire pour aller ailleurs dans d’autres pays. La seule migration aura pour destination El-Qods, a fait savoir la Résistance palestinienne. C’était écrit en 3 languesarabe, hébreu et anglais- sur une grande banderole accrochée à la tribune érigée près de la maison du martyr Yahia Sinouar à Khan Younès. En effet, la cérémonie s’est déroulée, à Khan Younès, sur le grand boulevard de Salah Eddine, avec un déploiement impressionnant de combattants du Hamas et du Jihad islamique dotés de fusils Tavor-MP5, qui sont utilisés par les unités d’élite israéliennes, et vêtus d’uniformes de l’armée israélienne, en possession également d’un véhicule de fabrication américaine pris lors de l’opération Déluge d’Al-Aqsa le 7 octobre 2023. Les médias de l’entité sioniste n’ont pas manqué de commenter ces « signes » perçus comme autant de camouflets à leurs dirigeants et de preuves des mensonges dont ils ont abreuvé leur opinion publique. C’est devenu une banalité : les libérés israéliens étaient en bonne santé, ils ont fait leur petit discours pour exhorter les dirigeants sionistes à permettre la libération des prisonniers qui sont encore détenus par la résistance palestinienne et donc de poursuivre le processus d’échange à travers l’accord de cessez-le-feu. En appui à cet appel, la Résistance palestinienne a placé une photo du prisonnier Matan Tsang-Oker et de sa mère sur la tribune érigée à Khan Younès, avec la phrase « Le temps presse » à côté d’un sablier. Il y a eu un « plus » cette fois, ont noté les médias israéliens : le Hamas a offert au prisonnier Sagi Dekel Chen une bague en or en cadeau pour sa fille, née quatre mois après sa capture. Le contraste est confirmé avec le traitement inhumain infligé par l’entité sioniste aux prisonniers palestiniens. Autre fait relevé par les médias sionistes : l’échange a été un événement conjoint entre le Hamas et le Jihad islamique. Les drapeaux des pays arabes étaient bien visibles en arrière fond de la tribune, comme pour s’adresser aux pays arabes et musulmans qui s’apprêtent à tenir leurs sommets en riposte au plan américano-sioniste sur Ghaza. Enfin, Donald Trump avait promis d’ouvrir les portes de l’enfer sur Ghaza comme si la population palestinienne n’avait pas subi le traitement le plus inhumain qui soit de la part de l’armée sioniste équipée et renseignée par les États-Unis et leurs alliés occidentaux. Le porteparole du Hamas, Abdul Latif AlQanou, a souligné que le mouvement attend qu’Israël commence à mettre en œuvre le protocole humanitaire sur la base des promesses et des garanties fournies par les médiateurs, et qu’Israël n’avait pas d’autre choix pour libérer les prisonniers restants, sauf en appliquant toutes les conditions de l’accord de cessez-le-feu. Il a souligné que la position du mouvement et les efforts des médiateurs ont abouti à l’engagement d’Israël, notant la poursuite des contacts pour suivre la mise en œuvre de l’accord et en préparation de la deuxième phase des négociations. Il a expliqué que l’accord de cessezle-feu pose un défi majeur pour l’avenir du gouvernement de Netanyahu, en particulier à la lumière de l’opération du « déluge d’Al-Aqsa », car le gouvernement israélien tente de tergiverser et d’échapper aux exigences de l’accord, soulignant que le Hamas ne permettra pas que l’accord échoue ou que sa mise en œuvre soit perturbée.
M’hamed Rebah