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Du possible retour de nos cadres à leur pays à cause du Coronavirus

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Par Ali El Hadj Tahar

La pandémie du Covid-19 a suscité une guerre déclarée entre nations pour la suprématie scientifique et technologique. La gravité de la situation sanitaire dans les pays les plus puissants de la planète va certainement accélérer le retour de milliers d’émigrés à leurs pays d’origine. Les pays du Sud se doivent d’encourager ce processus favorable au retour de leurs enfants.
La semaine passée, à Oran, on a même assisté au retour de harragas algériens depuis l’Espagne vers leur pays dans un bateau de fortune ! Ces dernières années, beaucoup de nos émigrés sont revenus, mais il faut s’attendre à ce que la tendance s’accélère. L’Algérie, l’un des pays qui ont subi le plus l’hémorragie de cadres, devrait même se préparer à un retour en masse de ses enfants. En tout cas, nous devrions l’encourager vivement car c’est l’occasion en or de les récupérer. Toutes les assurances politiques ont été données par le président de la République, qui a d’ailleurs devancé le Covid-19 en annonçant la création d’un département pour l’émigration et le rapatriement gratuit des dépouilles de citoyens algériens. La Chine a, elle aussi, commencé à inciter au retour de ses cadres, à l’exemple de  Robin Li, l’inventeur du navigateur Web Baidu, ou Jack Ma, le fondateur d’Ali Baba…
Les scientifiques algériens à l’étranger ont toujours voulu contribuer au progrès de leur pays, que ce soit dans les technologies nouvelles ou la santé, la robotique, l’aéronautique, l’astronomie, le domaine atomique ou les hardware et software informatiques… Des initiatives fortes émanent déjà de notre diaspora comme celle du professeur Farid Amirouche, président exécutif de la Fondation algéro-américaine pour la science et la technologie (Faacest), basée à Chicago, qui anime l’Université d’été de Batna. La Faacest a déjà organisé des conférences et encadré des ateliers dans les domaines des énergies renouvelables, la biologie, les biotechnologies et l’imagerie médicale, le génie civil et l’architecture. Des initiatives pareilles peuvent être suscitées avec notre diaspora en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, au Canada, au Japon où les compétences se comptent par milliers et bénéficier à d’autres universités ou laboratoires de recherche algériens. Des partenariats avec des entreprises publiques ou privées peuvent aussi être initiés afin de préparer le retour de la diaspora ou l’y intéresser.
« Maillon essentiel du système de soins français », selon Le Monde, les médecins algériens exerçant dans la seule France sont plus de 14000, chiffre qui ne concerne que les praticiens inscrits au tableau de l’Ordre des médecins français et n’inclut donc pas ceux recrutés directement par les hôpitaux sous des statuts spécifiques. Avant la révolution du sourire, la fuite des cerveaux touchait 4000 médecins algériens par an, sans compter les infirmiers, les ingénieurs ou les techniciens qui embarquaient parfois sur des bateaux de fortune comme harragas ! Même le département du célèbre épidémiologiste marseillais, le Pr Didier Raoult, fonctionne essentiellement avec des Algériens qui, dit-il, tiennent le système français qui, sans eux, se serait effondré durant cette pandémie. Avec ces seuls médecins et spécialistes dans le seul domaine de la santé, l’Algérie pourrait construire un système de santé inégalable qui dépasserait de loin le système cubain. En vérité, l’Algérie a des capacités en matière médicale des dizaines de fois plus importantes que celles du pays de Fidel Castro, mais ses compétences profitent non pas au peuple algérien mais à des dizaines de pays étrangers. La diaspora formée par l’Algérie dans tous les domaines des sciences, techniques et technologies offrirait des perspectives inouïes au pays si elle pouvait être rentabilisée, et ce même de manière indirecte et à distance, par des liens de partenariat, de sponsoring de leurs projets y compris à l’étranger.
A. E. T.

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