L’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, interrogé hier par le site électronique TSA sur la visite «non-programmée» du président Macron en Algérie, pourtant annoncée en décembre 2017, renvoie de ses explications à la situation sociale interne à son pays, marquée notamment par les manifestations des Gilets jaunes.
«J’ai cru comprendre que depuis deux mois, il y a pas mal d’actualités (manifestations des Gilets jaunes) qui ont fait que le président de la République qui, effectivement envisageait de venir en visite d’État en Algérie, ait annulé plusieurs déplacements à l’étranger. Il est quelque peu retenu en France. Il a d’autres préoccupations», a expliqué le représentant diplomatique français à Alger comme pour insinuer que l’impératif social d’extrême urgence, prévalant dans son pays, aura contraint et le président Macron, et les membres de son gouvernement même, à ajourner, voire annuler les visites inscrites sur l’agenda étranger. D’ailleurs, outre le chef d’État français qui fait face à un front social sans précédent, son Premier ministre, Edouard Philippe, a dû également annuler une visite programmée en Algérie pour décembre dernier, après le mouvement des Gilets jaunes. Et pour cause, dit encore l’ambassadeur Driencourt, «en décembre, le gouvernement avait un certain nombre d’urgences à traiter.»
Qu’en est-il des visites programmées dans un proche avenir, pour ne citer que la plus importante réunion du CIHN (Comité intergouvernemental de haut niveau), prévue au cours de cette année ? « Compte tenu des annonces qui ont été faites en Algérie (organisation de la présidentielle en avril prochain), cette réunion sera retardée un peu. Nous gardons, pour l’instant, tous les projets et on les sortira dès que le four sera chaud. Là, vous allez être occupés plus par les questions internes que les questions étrangères en Algérie», a souligné encore Driencourt.
F. Guellil