Signes distinctifs. De mémoire d’homme et de par le monde, jamais un ambassadeur n’a été désigné deux fois dans un même pays. Xavier Driencourt l’a été. Il a représenté la France en Algérie de 2008 à 2012 et de 2017 à 2020. La première fois durant tout le mandat de Sarkozy. Il a été renommé à ce même poste, une deuxième fois (avril 2017) alors que François Hollande allait quitter l’Élysée et son remplaçant, Emmanuel Macron, pas encore élu.
Driencourt avait repris l’ambassade de France à Alger et il y restera jusqu’à sa mise à la retraite au début de 2020. En croisant ces dates on ne peut s’empêcher de déduire que Driencourt avait une mission extra-diplomatique à remplir en Algérie. Ensuite que sa deuxième désignation a placé le nouveau président français Emmanuel Macron devant un fait accompli. Précisons que sa nomination a eu lieu à un moment où le président de la République française, François Hollande, avait déjà annoncé son intention de ne pas se représenter et que son successeur n’était pas encore élu. Ceci sans oublier que la France était sous état d’urgence après les attentats de 2015.
Vue d’Algérie, Driencourt a pu ainsi observer « l’alacrité » du président Abdelaziz Bouteflika et le « Hirak » qui l’a suivi. Après quoi, sa mission d’ambassadeur s’est achevée. Celle d’activiste se poursuivra. L’écriture de son livre n’est qu’un alibi car les faits qui y sont mentionnés étaient dépassés et les acteurs en politique qui l’ont inspiré en Algérie étaient en prison.
Un activisme remarqué dans les médias français et marocains ainsi que sa collaboration avec l’extrême droite française. Notamment en qualité de conseiller de Bardella et de Marine Le Pen. Mais ce qui permet de confirmer sa vraie appartenance politique, c’est bien sa promo sur X (twitter), il y a quelques jours, plus exactement le 1er novembre dernier, à Dominique Reynié pour son ouvrage sur « l’antisémitisme en France ». Qui est cet auteur ? C’est le fondateur d’une organisation politique affiliée à l’« American Jewish Committee » (AJC) fondée en 1906 et qui revendique être « le Centre mondial de défense des Juifs et d’Israël » et de Benyamin Netanyahu. Cette organisation juive a ouvert un bureau à Paris en 2004. De fil en aiguille, en remontant la « généalogie politique » du personnage, on découvre les « marionnettistes » qui sont derrière lui et l’intérêt qu’ils portent à l’Algérie. On découvre le venin qu’il a dû semer pendant ses deux séjours dans notre pays. Certains Algériens lui avaient fait confiance alors que lui n’a pas hésité à publier sur X les photos qu’il prenait avec eux.
Par son activisme, Xavier Driencourt, cause plus de dégâts à la France qu’à l’Algérie. Il fait perdre à son pays sa crédibilité et notamment à son corps diplomatique. C’est plus un « influenceur » des réseaux sociaux qu’un ancien ambassadeur. Le 18 juillet 2018 (alors qu’il était en poste), il criait sa joie d’avoir atteint 10.000 abonnés sur Twitter. Un vrai félon doublé d’un rase-motte !
Zouhir Mebarki