Le Dr Mohamed Yousfi, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Boufarik, est revenu hier sur la campagne de vaccination contre la Covid-19 entamée fin janvier à travers le territoire national. Invité de la Radio nationale, le spécialiste a relevé surtout le retard accusé par l’Algérie en matière de vaccination de masse de la population contre la pandémie. « Il faut accélérer la vaccination, nous sommes très en retard par rapport à d’autres pays », a déploré le Dr Yousfi, indiquant que le taux de vaccination « est de 0,17% ». Il a tenu à rappeler que le pays a entamé tardivement la campagne vaccinale (fin janvier, Ndlr)», tout en appelant les autorités à accélérer la cadence de la vaccination pour, explique-t-il, anticiper une éventuelle vague de contamination, à la faveur de l’apparition des variants britannique et Nigérian en Algérie. S’agissant de ces deux variants, le Dr Yousfi a estimé qu’ils sont plus dangereux comme ils se propagent plus rapidement. Quant à leur nature, il a expliqué que « ces variants, ont globalement les mêmes symptômes et diffèrent uniquement sur le plan virulence et donc sévères en terme de dangérosité qui « rende évidemment le vaccin inefficace »tout en se réjouissant de la situation épidémiologique actuelle qu’il juge stable. « C’est clair, on ne peut se plaindre de cette situation, on s’en réjouit plutôt, mais on n’est pas à l’abri tant qu’on n’a pas les doses nécessaires de vaccin pour être rassuré définitivement quant à l’état épidémiologique de la population », souligne M. Yousfi, appelant toutefois à rester vigilant. « On n’est pas encore sorti de cette épidémie tant qu’on n’est pas arrivé à une immunologie collective » a-t-il affirmé, avertissant contre tout relâchement qui peut mener à une situation plutôt fâcheuse. L’Institut Pasteur d’Alger dénombre, pour rappel, jusque-là 6 cas atteints du variant britannique, 15 cas infectés par le variant nigérian et de souligner que les phénotypes établis donnent les variants brésilien et sud-africain comme étant les mutants les plus dangereux de la gamme. M. Yousfi a rappelé par ailleurs que le test PCR est la méthode la plus fiable pour établir la positivité des cas arguant que ce test permet à la fois de dénombrer les infections et d’établir aussi leur dangérosité. « C’est pour cette raison qu’il faut élargir la pratique de ce moyen de contrôler la circulation des virus parmi la population », recommande-t-il. Il est à rappeler concernant les vaccins que l’Algérie a reçu 50 000 doses du vaccin russe Spoutnik V, 50 000 doses du vaccin AstraZeneca, en plus d’un don du gouvernement chinois de 200 000 doses. Soit un total de 300 000 doses, en attendant la réception des autres commandes passées par l’Institut Pasteur Algérie(IPA) auprès de plusieurs laboratoires, mais en attendant surtout la concrétisation du projet d’usine de production du vaccin Spoutnik localement. C’est la ville de Constantine qui est choisie pour accueillir le site de cette usine de production du vaccin SpoutnikV qui devrait entrer en production « dans cinq à sept mois », selon le calendrier arrêté par le président Tebboune.
Brahim Oubellil