Surprenants, spectaculaires, ravageurs et meurtriers…Les Algériens ont assisté ahuris, ce week-end, à une série d’incendies survenus simultanément dans plusieurs wilayas côtières et intérieures du pays. C’est d’autant plus inédit que la période propice aux déclenchements des feux de forêt est derrière nous. Après le feuilleton sinistre du mois d’août dernier, qui a valu l’intervention du président de la République lui-même, lequel a ordonné l’ouverture d’une enquête pour crime, l’Algérie a vécu un scénario, certes peu similaire, mais tout aussi harassant sur le plan psychologique. À plus forte raison qu’il y a mort d’homme et une cinquantaine de blessés. Sans crier gare, les flammes s’emparent de plusieurs massifs forestiers du nord du pays et qui plus est se sont déclenchés de manière presque simultanée. Un mois de novembre où les premières pluies ont commencé à mouiller le sol. Donc l’hypothèse d’un aléa naturel pourrait, du moins à ce stade, ne pas être privilégiée comme piste pouvant mener à des conclusions sur ces incidents, qui ont causé mort de deux personnes à Gouraya, dans la wilaya de Tipaza. Et le fait que les sinistres se sont produits au même moment pourrait être un indice qui déboucherait sur un acte délibéré d’une main pyromane. C’est ce qui semble en tout cas animer la réaction du Premier ministre Abdelaziz Djerad qui, s’étant déplacé en personne, hier, sur les lieux où se sont produits les feux à Gouraya, a ciblé de ses propos une main criminelle qui serait derrière. « L’hypothèse d’un acte criminel n’est pas écartée », a-t-il montré du doigt, comme pour montrer le chemin d’une « enquête minutieuse » ordonnée à l’effet de débusquer les probables tenants et aboutissants de cette série d’incendies. C’est d’autant plus que cette piste est privilégiée que le premier homme du gouvernement évoque la force de la loi, laquelle « sera rigoureusement appliquée ». Lors de son déplacement sur les lieux pour s’enquérir de la situation à Tipaza, Djerad s’est fait accompagner du Commandant de la Gendarmerie nationale, le Général Gouasmia Noureddine, et du DGSN, Khelifa Ounissi. Et s’il décide personnellement de descendre sur le terrain à l’effet de faire le constat de visu, le Premier ministre se veut d’un signe fort quant à mener un travail d’enquête « minutieux » devant aboutir à des conclusions sur les circonstances pour le moins mystérieuses de ces incendies
Farid Guellil