Dix candidats à l’immigration clandestine interceptés à Annaba

Dix candidats viennent de faire l’objet d’une citation directe par le procureur de la République près le tribunal de Annaba pour tentative d’émigration clandestine. Ces énièmes candidats à la harga faisaient partie d’un contingent appréhendé, dans la nuit de lundi à mardi derniers, à 16 miles marins au nord de Ras El-Hamra après avoir appareillé depuis la plage le l’Oued Bagrat à Seraïdi pour tenter le voyage vers l’Eldorado. Ces jeunes risquant leur vie en bravant la mer et ses dangers avaient tout préparé pour pouvoir rejoindre l’autre rive de la Méditerranée. La présence des forces de l’ordre a mis en échec leur plan.
Les candidats dont l’âge varie entre 19 et 32 ans, ont été appréhendés alors qu’ils s’apprêtaient à concrétiser leur vœu ‘’le plus cher’’ à bord d’une embarcation. Ils sont issus des quartiers populaires Les-Allemands, de M’Hafeur et Sidi Salem à Annaba-ville. Ces candidats ont été arrêtés moins de 24 heures après les 28 candidats arrêtés, la veille, alors qu’ils tentaient l’aventure à bord de deux embarcations artisanales. Agés de 17 et 52 ans, parmi lesquels deux mineurs, ces candidats avaient été interceptés à huit miles marin au nord de Oued Begrat. Ils ont été condamnés à six mois de prison avec sursis assortie d’une amende de 25.000 da à verser par chacun des candidats. Cette nouvelle tentative vient s’ajouter à la série dont lenombre est devenu impressionnant depuis quelque temps. Un répit a été constaté durant toute une période puis l’aventure que d’aucuns croyaient firie, a repris de plus belle, à la faveur de la saison des grosses chaleurs auxquelles s’ajoute cette période propice d’avant le mois de ramadhan. Rappelons également que les conditions climatiques favorables caractérisant la région de l’est du pays, incitent de plus en plus de jeunes en quête d’un avenir meilleur sous d’autres cieux, à braver la mer et ses dangers. Il va sans dire que de plus en plus de jeunes, sexes et âges confondus, tentent le voyage vers l’île de la Sardaigne dans l’espoir d’un lendemain meilleur. Pour ce faire, ils ne reculent devant rien, défiant la mort qui les guette à tout moment et préférant tenter le tout pour le tout. Des mesures de protection devraient, n’a-t-on cessé de répéter aussi bien de la part de ces jeunes que des parents des victimes de haraga, être prises pour pouvoir dévoiler les noms de ceux qui sèment la mort, profitant de l’innocence et la détermination des jeunes en quête d’un emploi leur ouvrant l’avenir et leur permettant d’entamer une nouvelle vie loin de la crise du chômage et du quotidien monotone chargé de problèmes. Sinon ce problème continuera à sévir et le nombre de candidats ira, a-t-on soutenu, inévitablement crescendo à chaque fois que l’opportunité se présente. Rappelons que les grandes chaleurs constituent cependant la meilleure période durant laquelle le cycle des veillées nocturnes entre amis des cités et des quartiers de la ville d’Annaba reprend. Ils sont en groupe qui se baladent et réfléchissent sur un tas de questions liées à leur avenir socioprofessionnel. Il est vrai, selon les dires de nombreux d’entre eux, que les années passent, leur âge avance et le travail ne vient pas. L’île de la Sardaigne qui n’est distante que de seulement 250 kilomètres de la paisible localité de Sidi Salem, reste leur seul espoir. Aux alentours généralement d’une heure du matin, l’opération d’immigration clandestine commence d’autant que les prévisions météorologiques sont propices pour embarquer à bord d’embarcations précaires qui sont d’une longueur de 5 à 6 mètres, à moteurs hors bord d’une puissance de 30 chevaux ainsi que d’une réserve suffisante remplie de carburant, de gilets de sauvetage, du système GPS, de l’eau et de la nourriture pour survivre sous les étoiles de la nuit pendant tout ce voyage à risque …
Rappelons enfin que parmi les jeunes harraga interceptés, il y avait de nombreux blessés dont l’état de santé était déplorable. Une fois pris en charge, ces énièmes candidats à l’émigration clandestine, furent présentés à la justice pour répondre de leur acte.
Khadidja B.