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DIVERGENCES SUR LA VOIE À SUIVRE POUR UNE SORTIE DE CRISE : «Une solution polico-constitutionnelle est possible»

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Invitée hier, au Forum du Courrier d’Algérie, Louisa Dris Aït Hamadouche, politologue et professeure à l’université d’Alger 3, a réagi sur la prolongation du mandat du chef de l’état et la décision du Conseil constitutionnel annonçant l’annulation de l’élection du 4 juillet.

«Constitutionnellement, on ne peut pas prolonger le mandat du chef de l’État», déclare Ait Hamadouche. «Mais la situation nécessite cette prolongation», pour éviter de tomber dans le vide constitutionnel. Car, explique-elle, d’ici le 9 juillet, fin du mandat de Bensalah, on s’ouvrira sur plusieurs propositions. Par conséquent, on pourrait tomber dans le vide constitutionnel ». C’est pour cette raison, d’après elle, qu’il faudrait appliquer une solution «intermédiaire», estime notre invitée. Cette voie consiste de «mixer entre solution constitutionnelle et politique». C’est comme une «fatwa constitutionnelle, dit-t-elle plus clairement, et qui pourrait être «inventée pour la circonstance». Autrement dit, il s’agit d’une solution « hybride » précise-t-elle.
Alors que le Conseil constitutionnel annonce l’octroi du pouvoir à Bensalah de convoquer le corps électoral pour une probable autre élection durant son mandat prolongé, soit au-delà du 9 juillet prochain, Louisa Aït Hamadouche reste sceptique quant à cette possibilité. «Les prochaines élections risquent d’avoir le même résultat que leurs précédentes si elles seront organisées dans les mêmes circonstances que celle du 4 juillet», a-t-elle analysé. Dans ce sillage, l’invitée du journal explique que si le pouvoir politique ne décide pas de faire une lecture «extensive de la Constitution», le chef de l’État «risque aussi de ne pas quitter son poste.»
D’autre part, Pour Louisa Dris Aït Hamadouche, en annulant le scrutin du 4 juillet, «le pouvoir a validé une décision qui a été prise par les acteurs politiques et par la rue». Selon elle, cette annulation a «officialisé» une réalité qui était déjà évidente depuis leurs annonces à cause, dit-elle, de «l’absence des candidats crédibles, et le rejet de la rue». L’invité du Courrier d’Algérie a expliqué, dans le même contexte, que le pays est face à «trois grandes démarches ouvertes » pour passer à une nouvelle étape : Soit rester dans la Constitution, en préparant un deuxième scrutin dans les mêmes conditions où Bensalah va convoquer le corps électoral d’une façon ordinaire, tel que le Conseil constitutionnel, l’a sollicité. Soit, aller vers une transition comme le propose l’opposition et ne pas rester dans la Constitution. Enfin, il y a la possibilité, explique-t-elle, d’«adapter la Constitution à la solution politique en cherchant une solution politico-constitutionnelle» précise-t-elle.
Sur cette dernière solution, la politologue Aït Hamadouche, a fait savoir que cette démarche permettra de «rester complètement dans la Constitution». Plus explicative elle dit «puisque le mandat du chef d’État va expirer le 9 juillet, c’est une façon d’adapter la Constitution à la réalité politique». Selon elle, c’est une façon de dire : «trouvons une solution qui consiste à designer une personnalité consensuelle dans le Conseil, ensuite faire démissionner le chef de l’État et le gouvernement et aller vers des élections dans les 90 jours qui suivent » précise-t-elle.
Sarah Oubraham

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