Les distributeurs de lait sont, le moins que l’on puisse dire, en colère contre le ministère du Commerce. La nouvelle marge bénéficiaire, fixée par le département de Bakhti Belaïb, ne les satisfait pas. Pour la plupart d’entre eux, c’est une augmentation méprisante qui ne répond en aucun cas à leur revendication.
«Lors des négociations avec le ministre du Commerce, nous avons revendiqué une marge bénéficiaire à 2 DA», affirme une source de la Corporation qui a préféré garder l’anonymat. Et de poursuivre : «Nous avons été surpris de voir que l’augmentation ne dépassait pas 0,15 DA». Notre interlocuteur, joint hier par téléphone, regrette à ce titre que la tutelle ait recouru à cette décision sans en informer, auparavant, les distributeurs de lait. «Nous avons été pris de colère quand nous avons su ; nous n’allons pas nous taire pour autant», a-t-il confié.
En effet, notre source a expliqué que, selon des échos, le ministre serait en ce moment en période de convalescence, «nous allons attendre jusqu’à ce qu’il se rétablisse pour reprendre avec lui les négociations», dira-t-il. Si les distributeurs de lait n’ont toujours pas réagi, c’est uniquement pour cette raison, assure la source, qui nie que la Corporation soit d’accord avec la tutelle, au sujet de cette nouvelle marge bénéficiaire.
En ce qui concerne, d’autre part, les autres revendications des distributeurs de lait qui menacent d’aller vers une grève illimitée, notre interlocuteur cite en particulier les problèmes des impôts, qui sont imposés de manière «anarchique». Il y a des confrères qui payent 2 milliards d’impôts, «trouvez-vous cela normal», s’est-il interrogé. Selon ses dires, la question a été débattue au niveau du ministère du Commerce qui a promis de régler le problème avec le ministère des Finances, mais pour l’instant rien n’a été fait de même pour le cas du renouvellement du parc, souligne-t-il encore.
À titre de rappel, un responsable du ministère du Commerce avait affirmé samedi dernier que la marge bénéficiaire des distributeurs du lait pasteurisé en sachet sera revue à la hausse, passant de 0,75 DA/litre actuellement à 0,90 DA/litre, mais sans aucun impact sur son prix de vente au consommateur. Pour la mise en place de cette mesure, un projet de décret, modifiant celui de février 2001 portant fixation des prix à la production et aux différents stades de la distribution du lait pasteurisé conditionné en sachet, est en cours d’examen au niveau du gouvernement, selon la même source. La modification du texte en vigueur porte sur la révision de la marge bénéficiaire des distributeurs des sachets de lait pasteurisé, réclamée à maintes reprises par ces derniers. L’augmentation de la marge bénéficiaire, versée par le Groupe industriel des productions laitières (Giplait), sera appliquée avec effet rétroactif, commençant au 1er février 2016. À rappeler, en outre, que lors d’une réunion tenue en janvier dernier avec le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, les représentants des distributeurs de lait de la wilaya d’Alger avaient exposé les différents problèmes rencontrés par leur Corporation, dont l’insuffisance de la marge bénéficiaire, l’inadaptation du contenu du registre du commerce, une fiscalité inadéquate avec la réalité des revenus et la vétusté des moyens de transport.
Ania Nait Chalal