Des violences ont éclaté dans la soirée du drame à Nanterre et dans plusieurs communes d’île de France, avant de se propager la nuit suivante à d’autres villes de la France après la disparition « brutale et tragique » du jeune Nahel près de Paris mardi, tué par un policier qui a été inculpé pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.
Une séquence vidéo montrant un policier tirer à bout portant contre le jeune Nahel mardi matin lors d’un contrôle routier a choqué le pays et suscité une vague d’indignations et de réactions qui ont fusé de partout. Des violences ont éclaté dans la soirée du drame à Nanterre et dans plusieurs communes d’île de France, avant de se propager la nuit suivante à d’autres villes de la France. Jeudi, des affrontements entre des jeunes et les forces de l’ordre se sont produits au terme de la marche blanche organisée à Nanterre pour rendre hommage à la victime. Selon les médias, les affrontements ont débuté à la fin de cette marche qui a rassemblé plus de 6.000 personnes sorties dénoncer la mort tragique de ce jeune et les violences policières. Au moins trois villes proches de Paris ont décidé d’instaurer un couvre-feu, parfois sur plusieurs jours, sur tout leur territoire ou certains quartiers seulement, pour tous ou pour les mineurs uniquement. À Lille (nord), les autorités ont interdit tout rassemblement dans certains secteurs, où une unité d’élite de la police a été déployée. Les villes de Clamart, près de Paris, ou de Compiègne, au nord de la capitale, ont instauré des couvre-feu de 21H00 à 06H00 du matin (19H00 à 04H00 GMT). En région parisienne, bus et tramways ont cessé de circuler depuis 21H00 jeudi. De son côté, le ministre de l’Intérieur avait indiqué que le policier allait être suspendu, redoutant un embrasement de la situation, à l’image des émeutes des banlieues de 2005, le ministère de l’intérieur a annoncé la mobilisation de 40.000 policiers et gendarmes partout en France. Le président français avait convoqué dans la matinée une cellule interministérielle de crise. « Le parquet considère que les conditions légales d’usage de l’arme » par le policier auteur du tir, âgé de 38 ans, « ne sont pas réunies », a souligné jeudi matin le procureur de la République de Nanterre. Il a été inculpé pour homicide volontaire et placé en détention provisoire », a ensuite annoncé le parquet. Le drame à l’origine de l’embrasement s’est produit lors d’un contrôle de police de la voiture conduite par Nahel. Le gouvernement algérien continue à suivre avec « une très grande attention » les développements de l’affaire de la disparition « brutale et tragique » du jeune Nahel en France, a indiqué jeudi le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, qui se dit « choqué et consterné ». « Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a appris avec choc et consternation la disparition brutale et tragique du jeune Nahel et les circonstances particulièrement troublantes et préoccupantes dans lesquelles elle est intervenue », lit-on dans un communiqué du ministère. Il a exprimé « ses très sincères condoléances à la famille du défunt et l’assure que son deuil et sa peine sont largement partagés » en Algérie, a-t-on ajouté de même source.
