Le 6 août 1945, Hiroshima a été détruite, décimée. Trois jours après, le 9 août, c’était au tour de Nagasaki. C’était il y a 80 ans que ces villes du Japon ont été la cible du largage de la bombe atomique. Une puissance dévastatrice que l’humanité n’avait jamais vécue auparavant. Une bombe qui sème la mort lors de son explosion mais aussi bien durant plusieurs décennies plus tard. Cette première bombe est issue du projet « Manhattan ». C’est en 1939, c’est-à-dire au début de la Seconde Guerre mondiale, qu’un groupe de trois scientifiques réussit à convaincre, par lettre, le président des États-Unis, que des recherches ont abouti à la possibilité de réaliser « une bombe extrêmement puissante ». C’est Albert Einstein, le physicien le plus réputé à l’époque qui signa la lettre. Celle-ci faisait état d’informations selon lesquelles l’Allemagne nazie était également bien avancée dans ses recherches sur ce type de bombe. Tout se mit en place par la suite pour ce qui est appelé « le projet Manhattan ». Lequel projet connuST une accélération dans sa mise en œuvre, après l’attaque, par les Japonais, de la base américaine de Pearl Harbor du 7 décembre 1941. Ce qui donna lieu, le 6 août 1945 au largage de la bombe sur Hiroshima puis sur la ville de Nagasaki, trois jours plus tard, le 9 août 1945. Le nombre total des victimes à Hiroshima et Nagasaki est difficile à établir vu que les radiations de ces bombes continuent, à ce jour, de tuer. Ce que l’on sait : à Hiroshima 70 000 personnes sont mortes instantanément, tandis qu’à Nagasaki 40 000 personnes ont péri au moment de l’explosion. Des milliers de blessés n’ont cessé de succomber après. Au-delà du chiffre très approximatif de 200 000 morts, la bombe atomique est le plus effroyable engin destructeur de l’histoire de l’humanité. 15 années plus tard, 17 essais nucléaires français ont été effectués au Sahara algérien. Le premier, qui prit le nom de « gerboise bleue », était quatre fois plus puissant que la bombe d’Hiroshima. Ajouté aux suivants, atmosphériques et souterrains, ces essais continuent, à ce jour, de faire des victimes avec la radioactivité qu’ils dégagent. À plusieurs reprises, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a sommé la France de « venir nettoyer » le poison qu’elle a laissé en Algérie. La dernière fois, c’était lors d’un entretien qu’il a accordé, le 1er février dernier, au quotidien français « L’Opinion ». Il avait précisé : « C’est indispensable. Le dossier de la décontamination des sites d’essais nucléaires est obligatoire sur les plans humain, moral, politique et militaire…Nous estimons que l’Algérie doit le faire avec la France qui doit nous dire avec précision les périmètres où ces essais ont été réalisés et où les matériaux sont enterrés ». Les médias français, dans leurs éditions d’hier, notamment « Libération », s’apitoient sur les témoignages de « discriminations à…l’embauche et au mariage » des survivants irradiés japonais. Tel le « chameau qui ne voit pas sa propre bosse », la presse française prise en flagrant délit d’hypocrisie !
Zouhir Mebarki