Il y a quelques années, un expert de l’agriculture avait dit, lors de la présentation du schéma directeur de l’agriculture que le plus important pour lui « est de vendre avant de produire ». Cette phrase qu’on peut classer en tant qu’adage l’a prononcée quand cette année-là il y a eu une grande mévente du raisin de cuve, une production dont une partie a été laissée sur pied et une autre a été déversée dans la Sebkha. Oui vendre avant de produire est la pensée qui définit assez bien plusieurs domaines de production agricoles et hors agricoles, à l’heure actuelle. Analogiquement on s’autorise à dire « gérer convenablement les biens et équipements publics avant de les réaliser ». Ceci nous mène tout droit à faire une autocritique relative aux espaces verts, aux jardins et placettes publics, aux parcs d’attraction aux forêts récréatives et sic aux aires de jeux. Pour un peu cerner la discussion et orienter le débat on invite l’observateur avéré de la wilaya d’Ain Témouchent à prendre part au développement de la seconde pensée qui est « gérer convenablement les biens et équipements publics avant de les réaliser ». Oui parce qu’il s’agit de l’argent du contribuable qu’on doit utiliser à bon escient. Personne n’a quoi à dire dans ce contexte précis. Il y a environ huit ans, le ministère de l’Intérieur a songé à réaliser des forêts récréatives à Ain El Arbaâ et Rechgoun. La conservation des forêts a été mandatée à faire le suivi et le contrôle des travaux cédés à des entreprises après appel d’offre paru dans les journaux, selon toute vraisemblance. La presse écrite à l’époque avait parlé de ces deux espaces de repos et de loisir pendant plusieurs mois avant qu’ils soient réalisés et après leur ouverture au grand public. Les premiers mois il y avait une présence des agents des forêts lesquels devaient entretenir les jeunes arbres et surveiller les équipements. Mais à la longue quand la mission de la conservation des forêts a pris fin, les choses commençaient à tourner du côté du mauvais sort car la proposition faite, pour que les collectivités locales prennent sur leur budget les frais de gestion des dits espaces, n’a pas marché pour deux raisons au minimum. La première est que la commune n’avait pas les moyens pour entretenir, surveiller et gérer les lieux ; cela demande un budget important à mettre en place et une structure distincte qui devait gérer ça. La seconde est plutôt réglementaire car le bien n’appartenait pas à la commune et celle-ci ne dispose pas les moyens adéquats et nécessaires pour la prise en charge effective des biens publics. Résultat. Tout le monde le sait et on n’a pas besoin d’apporter les preuves et faire des dossiers pour convaincre qui veut. Les chaises et tables en béton sont détériorées, les toboggans et autres jeux sont hors usage, les barbecues sont endommagés et remplacés par d’autres faits en pierres et restes de ferraille, les allées ne sont pas entretenues, les mauvais herbes ne sont pas coupés et les arbres mal entretenus et beaucoup sont brisés sous l’effet de plusieurs aléas. A ce décor déplaisant et regrettable s’ajoute les immondices accumulées çà et là, les bacs des ordures défoncés et hors usages, les chiens errants attirés par les restes laissés sur place. Même des couches de bébés attisent assez bien les odeurs et donnent à vomir par ces temps de chaleur. Nonobstant ces inconvénients, les lieux ne se désemplissent pas et les visiteurs viennent de tous les coins de la région oranaise y compris les passagers en familles s’arrêtent pour prendre du repos et de la fraicheur. Certains préfèrent rester jusqu’à la tombée de la nuit. Voilà l’argent du contribuable comment est exploité. La réflexion qu’on a faite est venue à juste titre car ce mercredi aux environs de 11h30 mn notre attention a été attirée par une information donnée par Bensalem Cheikh, un cadre des forêts et président d’une association environnementale. Il a porté à la connaissance de l’opinion locale que la DAL aurait procédé à l’étude d’aménagement de cinq autres forêts récréatives, Camérata (Béni Saf) en tête de liste. Il a argumenté la faisabilité de l’aménagement desdites autres forêts récréatives par le fait qu’Ain Témouchent est devenue une destination de choix pour les touristes et les estivants venant de tous les coins du pays et de l’étranger également. Donc nous disons aux maitres de l’œuvre et de l’ouvrage qu’il faut se conformer à l’adage qui dit « gérer convenablement les biens publics avant de les réaliser. » Certainement le wali de la wilaya, Hamou Ahmed Touhami, qui a mis en garde les responsables, de certaines collectivités locales, taxés de mauvais gestionnaires, va devoir agir de la même façon que pour le jardin public d’Ain Témouchent et le petit Vichy de Hammam Bou Hadjar qui ont été concédés à des privés. Le dernier jardin public, ouvert au public l’avant-veille de l’Aïd affiche complet à longueur de journée. C’est fini le rassemblement des clochards et des voyous qui s’adonnaient à différentes activités en violation avec les mœurs. Et tant mieux pour l’investisseur qui a vraiment risqué gros en venant investir. Pour les cinq autres forêts récréatives il est temps de ficeler les dossiers bien comme il se doit tout en ayant à l’esprit « gérer convenablement les biens avant de les réaliser. »
Boualem Belhadri