Alors que les autorités concernées continuent de rassurer les citoyens concernant la disponibilité des produits de consommation à des prix acceptables, tout en poursuivant leurs efforts de lutte contre la spéculation, le marché continue d’être perturbé par les acteurs de l’informel. Du coup, les prix des produits frais restent inaccessibles pour les petits et moyens revenus.
Jeudi passé le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni a affirmé que son secteur veille à assurer les produits agricoles de base à des prix raisonnables, indiquant qu’il n’y a pas de raison pour augmenter les prix de certains légumes comme l’oignon dont les stocks dépassent 8000 tonnes. Il a également qualifié d’ « inadmissible » le prix de la pomme locale, cédée à 600 DA, notamment au regard de la disponibilité des marchandises. Mis à part la pomme, la banane, les fraises et l’orange considérés comme des fruits de saison leurs prix n’est pas moins de 400 da. Aussi les légumes sont vendus à des prix inaccessibles à l’instar de l’oignon qui s’affiche à 200 da, la tomate entre 130 et 150 da alors que le haricot vert est cédée à 600da. Cette flambée qui a débuté à la veille du mois sacré a provoqué la colère des citoyens, notamment les ménages à faible revenu. Et qui se sont retrouvés obligés de se priver des fruits et de certains aliments devenus un luxe. Par ailleurs, il est à souligner que la spéculation figure la première cause de la cherté et la pénurie de ces produits. Pour cela les autorités concernées ont procédé à de nombreuses opérations de lutte contre l’informel et la mafia des marchés.
Etouffer la spéculation
Selon les dernières données, les services de contrôlecommercial ont saisi 173,24 millions da de marchandises depuis janvier passé.
D’après le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, les agents de contrôle ont effectué du 1er janvier au 22 mars, quelque 32 130 interventions ayant donné lieu à la saisie de 690,89 tonnes de marchandises, outre 48 infractions constatées et 48 PV de poursuite judiciaire dressés. Les opérations de contrôle se sont soldées par la saisie de produits alimentaires de large consommation dont l’huile subventionnée (95 482 L), le lait (7 888 L), le sucre (11,4 tonnes) et les pommes (243,86 tonnes). Le secteur de la vente en détail occupe la première place en termes d’interventions de contrôle au niveau national avec 25 092 interventions soit un taux de 78%, suivi par la vente en gros (5 902 interventions) soit 18%, puis le secteur de production avec 838 interventions (3%) et les locaux des importateurs avec 298 interventions soit 1%. Notant dans ce cadre que la loi prévient des peines à l’encontre des spéculateurs. En outre l’État a pris des mesures pour casser les prix à l’instar de la création des marchés de proximité ouverts à l’occasion du Ramadhan et qui contribuent également à rapprocher les produits de consommation de base des citoyens. Pour les responsables cette initiative vise aussi à casser le monopole. Sauf que cela reste insuffisant pour une bonne maîtrise des prix et de disponibilité de produits, et les efforts doivent être déployés tout en long de l’année.
Sarah O.