Accueil ACTUALITÉ Deuxième Congrès de l’ICSO : l’opposition en panne de perspective

Deuxième Congrès de l’ICSO : l’opposition en panne de perspective

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La proposition émane du SG du MSP, Mokri Abderrezak, au cours de son intervention lors de la tenue du deuxième Congrès de l’ICSO (Instance du contrôle et de suivi de l’opposition), ce 30 mars, à la Mutualité des travailleurs de la construction de Zéralda.

Certains leaders de l’opposition ont appelé à l’organisation des marches pacifiques alors que d’autres se sont contenté de faire un constat de la situation sociopolitique que traverse le pays, en noircissant le tableau. Mazafran 2 n’est pas sorti avec grand-chose. Comme prévu, le regroupement des partis et de personnalités nationales de l’opposition a eu lieu. Sauf le lieu, se tenant, coïncidence géographique, sur la même circonscription, et l’absence de Mouloud Hamrouche, Sid Ahmed Ghozali et Abdelmadjid Menasra (en déplacement à l’étranger depuis quelques temps), on a repris, 23 mois après, les mêmes ingrédients de Mazafran I. À savoir la mise en exergue de l’échec du pouvoir en place, l’ancrage du musellement des libertés, la pérennité des pratiques de désignation des présidents de la République par les militaires, la dépendance de la Justice aux injonctions du pouvoir en place, les appréhensions en matière économique et sociale, la vacance du pouvoir, la mainmise d’une caste d’affairistes sur les importantes ressources de la Nation, l’urgence de mettre fin au zaimisme, au patrimonalisme, au paternalisme, à la kleptocratie, et, fait nouveau, la demande de réciprocité en matière de soutien de l’opposition à l’ANP et de cesser de faire des menaces externes à nos frontières comme une déviation des regards de la population sur les dérives du système politique. Dire que la rencontre, qui a assuré exigüité et chaleur étouffante à plus de 300 présents dont la moitié est composée de journalistes, serait vraiment réducteur des ambitions de l’ICSO de parachever ce qui semble sans précédent dans le parcours du jeune pays depuis l’indépendance, à savoir une unification dans le fait d’être une force de proposition au pouvoir en place.
La divergence idéologique et historique des partis le composant n’aurait pas été, selon les intervenants qui se sont relayés au pupitre, un obstacle à l’unité escomptée, mais davantage le ciment d’une tentative, dont les résultats ne seront palpables que dans cinq ans, de tenir des « rappels à l’ordre » du régime en place, sous la houlette de Bouteflika Abdelaziz, quant aux  échecs répétés et, désormais avérés, aux yeux des partis de l’opposition, en matière politique et, par voie de conséquence, financière, économique et sociale. Il n’en demeure pas que des voix se sont élevées au sein même de l’ICSO pour déclamer l’échec aussi de l’opposition qui n’a pu, à ce jour, élaborer une plateforme unifiée pouvant faire valoir d’alternative à la politique enclenchée à ce jour, et dont la date de comptage commence en 1999, date d’investiture de Abdelaziz Bouteflika. D’où la demande de tenir un atelier clarificateur des positions des uns et des autres, devant aboutir, à son tour, à l’établissement de la fameuse déroute tant attendue de la part des citoyens.
Et le message d’espoir que voulait véhiculer le rassemblement des partis de l’opposition quant à la vitalité de celle-ci, ne peut suffire à la perspective de fédérer le grand nombre des troupes de militants. Le terrain est, seul, habilité à pouvoir le faire, dans une démarche de proximité auprès de la base militante. C’est basique en exercice politique. Personne ne peut disconvenir là-dessus. Ce qui devait s’appeler Mazafran II, pourrait-être intitulé, spatialité oblige, Mutualité des travailleurs de la construction I. Le changement de place a-t-il été une sorte de court-circuitage du processus enclenché par la rencontre de Mazafran I ? Évidemment, non.
Zaid Zoheir

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