La perte de crédibilité du Conseil de sécurité de l’ONU, à cause de son incapacité à faire cesser l’agression génocidaire menée par l’entité sioniste à Ghaza, étendue maintenant au Liban, confirme la nécessité d’une réforme profonde de cette organisation internationale.
Récemment, lors de son entrevue périodique avec les représentants des médias nationaux, citant le vote pour l’admission de l’État de Palestine à l’ONU, le président Abdelmadjid Tebboune s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles l’Assemblée générale de l’ONU dispose de moins de pouvoirs que le Conseil de sécurité où seulement 5 pays membres contrôlent le destin du monde. S’agissant de la volonté de l’Afrique d’être représentée au sein du Conseil de sécurité, le président de la République a souligné « qu’il faut convaincre tout un chacun de la nécessité d’opérer un changement au Conseil de sécurité où l’Afrique n’est pas représentée et réclame aujourd’hui 7 sièges, 5 non permanents et 2 permanents ». Dans ce sens, le président de la République a insisté sur l’impératif de « revoir l’usage du droit de veto », rappelant que l’Algérie n’a eu cesse de plaider pour la réforme de l’ONU et du Conseil de sécurité, conformément au droit international, en accordant plus de pouvoir à l’Assemblée générale de l’ONU et ce pour préserver la paix dans le monde et éviter une autre guerre mondiale. En septembre 2023, dans son intervention lors de la 78e session de l’Assemblée générale (AG) ordinaire des Nations unies (ONU), le président Tebboune avait insisté sur l’accélération des négociations internationales concernant la réforme du Conseil de sécurité selon une approche globale et intégrée estimant qu’elle devrait être une priorité pour la communauté internationale, afin d’aboutir à un consensus sur une véritable réforme garantissant une représentation plus transparente. Il avait fait observer que « face aux conflits géopolitiques et aux multiples crises, le Conseil de sécurité a reculé dans l’accomplissement de son rôle central au cours des dernières années, ce rôle qui était au cœur de l’ONU et dont les principales finalités ont été résumées par la Charte onusienne qui confie au Conseil la responsabilité de maintenir la paix et la sécurité internationales, notamment en prohibant le recours à la force et en éliminant les causes menaçant la paix ». Il avait appelé à « une réforme globale des principaux organes de l’Organisation de manière à les rendre plus transparents, assurant l’équilibre nécessaire entre ces organes et garantissant une répartition géographique équitable entre les États ». Le président de la République avait évoqué, en outre, « l’engagement de l’Algérie en faveur de la position africaine commune » pour « mettre un terme à l’injustice historique qui a touché le continent africain ».
L’appui de taille d’Antonio Guterres
Aujourd’hui, la démarche visant à faire admettre deux pays africains comme membres permanents au sein du Conseil de sécurité se confirme. Elle a l’adhésion du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres qui estime que c’est l’aspect clé de la réforme du Conseil de sécurité sur lequel, a-t-il précisé, il existe désormais un consensus parmi les États membres. C’est ce qu’il a affirmé, lundi, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, rapporte le service de presse de l’ONU. Le SG de l’ONU a coprésidé avec Moussa Faki Mahamat, la 8e Conférence annuelle Union africaine-Nations unies à Addis-Abeba, en Éthiopie.
« Je suis revenu du sommet de l’avenir avec la conscience que les conditions sont désormais réunies pour que la communauté internationale commence à rendre justice aux peuples africains », a souligné Antonio Guterres, mettant l’accent, à l’occasion, sur l’importance de poursuivre la collaboration entre les deux organisations alors que démarre la mise en œuvre du Pacte pour l’avenir adopté par les États membres des Nations unies en septembre à New York. Il a rappelé que de nombreuses décisions ont été prises concernant « la capacité d’approfondir notre coopération avec l’Union africaine dans des domaines tels que la prévention, la médiation, la consolidation de la paix et la capacité d’agir ensemble pour résoudre les multiples conflits auxquels le continent africain, comme le monde entier, est aujourd’hui confronté ».
M’hamed Rebah