Retenez-bien le jour du vendredi 6 décembre 2024 à Alger. Ce sera un grand jour pour l’Algérie et l’Afrique du Sud. Cette date marquera d’une pierre blanche l’histoire et les relations, ô combien riches, denses et prometteuses, de deux grands pays d’Afrique. Ce n’est pas exagérer de qualifier de géants les deux pays que « mama africa » a enfantés.Au-delà du fait qu’ils soient gâtés par la géographie, l’un au Nord et l’autre au Sud de la carte d’un continent qu’il tiennent de bout en bout, l’Algérie et l’Afrique du Sud sont intimement liés par l’histoire de la décolonisation et les lutte des peuples pour l’indépendance. Plantons le décor du jour « J » : le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, arrive en Algérie aujourd’hui, et ce en réponse à l’invitation de son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune. Cette visite revêt une dimension économique. C’est une occasion pour insuffler une dynamique nouvelle aux relations économiques entre deux grandes Nations qui ont tant de choses à partager pour être à la hauteur des aspirations de leurs peuples. A commencer par discuter affaires, cet après-midi, autour d’une table où les décideurs économiques seront de la partie. Le voyage du leader sud-africain est aussi symbolique. Au cœur du rendez-vous de demain vendredi, notre convive prononcera un discours devant le Parlement national avec ses deux chambres réunies. C’est une première historique à laquelle le Palais des nations sera témoin. Même si l’on ne sait que peu de choses sur la teneur de l’allocation présidentielle devant les élus du peuple algérien, les tensions géopolitiques, les situations de crise et les conflits à travers le monde sont des sujets qui se tailleraient la part du lion dans le discours du chef d’Etat sud-africain. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler l’actualité. En effet, l’Algérie et l’Afrique du Sud partagent une seule position sur les questions de décolonisations. La Palestine et le Sahara occidental en sont la priorité. Naturellement, les deux pays partagent « deux ennemis communs.» Dans le contexte de l’agression sioniste, Alger et Pretoria étaient derrière la campagne judiciaire mondiale qui a amené la CPI à émettre deux mandats d’arrêt contre les criminels de guerre et contre l’humanité, en chef, à Ghaza. C’est peu dire de tous les efforts fournis par les deux pays pour arrêter la barbarie sioniste. Pour l’histoire, on ne peut pas ne pas évoquer le rôle de premier ordre joué par l’Algérie et l’Afrique du Sud dans le processus de décolonisation en Afrique. L’une s’est libérée du joug colonial français après 132 ans alors que l’autre a mis fin à plus de 40 ans d’apartheid.
Farid Guellil
