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Détérioration des relations algéro-française : Chevènement en pompier

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La diplomatie adoucit les mœurs. Ainsi pourrait-on résumer la visite à Alger du président de l’Association France-Algérie (AFA), Jean-Pierre Chevènement. Une visite qui s’est tenue dans un climat diplomatique nerveux entre l’Algérie et la France caractérisé par la multiplication, ces dernières semaines, des déclarations indélicates de la part d’officiels français à l’encontre de l’Algérie.

Agitant le drapeau blanc, l’ancien ministre de la Défense et de l’Intérieur français a tenu à exprimer sa « confiance dans l’avenir des relations bilatérales ». Il a indiqué jeudi dernier que ses rencontres avec les responsables algériens, notamment le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, lui ont permis de «dissiper certains malentendus qui pouvaient s’être développés à partir de maladresses.» En effet, du tweet ravageur de Manuel Valls aux propos peu avenants de l’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy, en passant par les déclarations polémiques de l’Ambassadeur de France, Bernard Emié et la publication d’une photographie du président de la République, Abdelaziz Boutefika par le journal Le Monde pour illustrer un article sur les « Panama Papers », force est de constater que les politiques français ont dérogé aux règles de l’hospitalité atteignant la limite de lèse-majesté conduisant leurs homologues algériens à s’ériger contre une véritable cabale anti-algérienne. Il faut surmonter les obstacles, revenir à l’essentiel et « l’essentiel est dans les fondamentaux » a déclaré le président de l’AFA. Bien qu’il n’agisse pas officiellement en qualité d’émissaire de François Hollande, Jean-Pierre Chevènement a tenu à souligner la nette embellie des relations entre la France et l’Algérie et les « évolutions positives» réalisées dans plusieurs domaines depuis 2012. Il a noté à titre d’exemples, l’augmentation des visas octroyés aux Algériens depuis 2012, passant de 200 000 à 400 000, le développement des investissements français en Algérie et vice versa sans oublier le rôle primordial de la communauté franco-algérienne – près de trois millions de personnes – dans le « resserrement » des liens entre les deux nations amies. « Les relations franco-algériennes peuvent être bonnes, elles peuvent être mauvaises, elles ne sont jamais banales », a-t-il indiqué en se référant à des propos du président Bouteflika reprenant le président Boumediène. Chevènement a émis son souhait de voir ces relations « s’améliorer constamment » par le biais du dialogue et de l’entente. Il a, par ailleurs, soutenu et encouragé la politique de diversification économique mise en place par le président Bouteflika la qualifiant « d’impératif » compte tenu de la situation financière accusée par le pays. Pour le président de l’Association France-Algérie, il faut faire fi des polémiques et ne pas tomber dans la psychose car l’amitié entre les deux pays est « plus que jamais indispensable », leur complémentarité devant prévaloir sur les controverses.

« Le rôle positif de l’Algérie »
Lors de son entrevue avec Lamamra, Jean-Pierre Chevènement s’est également exprimé sur le rôle stratégique de l’Algérie dans le concert des nations surtout dans sa contribution à la paix dans la région, en mettant l’accent sur la stabilité géopolitique à laquelle le pays contribue au Maghreb, en Afrique et au Moyen-Orient. Le bassin méditerranéen est devenu un « carrefour stratégique du monde en raison d’abord de la concentration des ressources, mais aussi des conflits qui agitent la région ».
En effet, l’Algérie est entourée de voisins à la situation politique déstabilisée comme la Tunisie, la Libye, le Mali ou les pays du Sahel et doit également gérer le contentieux du Sahara occidental. Concernant le volet libyen, il a indiqué que l’approche algérienne, prônant une doctrine de non-ingérence à l’extérieur de ses frontières, apportait beaucoup dans l’espoir de trouver une solution pacifique au conflit par la formation d’un gouvernement d’union nationale. Sur la Syrie, l’Algérie a marqué ses réserves vis-à-vis de l’insurrection.
De même, en Egypte, elle a accueilli favorablement l’arrivée au pouvoir du maréchal Sissi, succédant aux Frères musulmans. Concernant la lutte contre l’extrémisme radical et le terrorisme, Chevènement a tenu à mettre en avant le « grand progrès » de l’opération de formation des imams algériens dans les mosquées de France pour une « vision éclairée basée sur la modération ». Lors de son audience avec le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, le président de l’Association a salué le niveau de coopération entre l’Algérie et la France dans ce domaine pour « faire face aux dangers », une action prioritaire des autorités françaises, notamment du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, en étroite collaboration avec ses homologues algériens.
Pour sa part, Aissa a mis en lumière le travail mené par les autorités algériennes et françaises pour la « prévention contre l’extrémisme religieux » à travers la formation des imams français afin de véhiculer une « bonne image de l’Islam », faisant part de son souhait de voir la généralisation de cette entreprise dans d’autres pays d’Europe et du monde.
Anissa Benkhelifa

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