Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Sidi Mohamed Omar, a réaffirmé que la nomination d’un Émissaire du SG de L’ONU au Sahara occidental n’est pas un but ou un objectif mais un moyen d’activer le processus de paix pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
Le diplomate sahraoui qui était l’invité d’une table ronde virtuelle organisée par la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines, sur le thème: « Les Nations unies et le plan de paix au Sahara occidental », a soutenu que « le Front Polisario a exprimé dans cette partie était et est toujours clair et unanime[A1] pour tous les Sahraouis, en particulier lors du 15e Congrès tenu fin décembre 2019 à Tifariti libéré, et qui a été confirmé par le président sahraoui, Brahim Ghali, dans son message au Secrétaire général des Nations unies le 28 décembre 2019 ».
M. Sidi Omar a relevé les cinq points principaux qui ont été mentionnés dans le message du président sahraoui, comme conditions pour le rétablissement de la confiance du peuple sahraoui dans les Nations unies et le processus politique sérieux basé sur une base claire et solide qui permettrait au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et de clarifier les procédures pour assurer des négociations directes entre les deux parties au conflit (le Front Polisario et le Maroc).
Il a également précisé, dans son intervention, que la position du Front Polisario exprimée à la veille de l’approbation par le Conseil de sécurité de sa résolution 2494 (2019) résultait de l’adoption par le Conseil de cette résolution sans mesures concrètes pour faire avancer le processus de paix parrainé par les Nations unies, la considérant comme un véritable coup de frein à la dynamique que le Conseil a créée et maintenue pendant 18 mois, soulignant que cette position était au service de la politique coloniale expansionniste du régime marocain dans les parties occupées de la République sahraouie.
D’autre part, le Dr Sidi Omar a pointé du doigt, « les Nations unies et le Conseil de sécurité, responsables du blocage du processus de paix, en raison de l’inaction envers l’intransigeance du régime marocain soutenu par certains membres du Conseil, et son refus de respecter le droit international et de s’engager sérieusement dans le processus de règlement, afin d’éliminer le colonialisme du Sahara occidental, par référendum pour l’autodétermination tel que stipulé dans la résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité, par laquelle la mission de la MINURSO a été créée ».
En réponse à une question sur les tentatives de l’occupation marocaine d’utiliser certaines entités étrangères pour ouvrir des « représentations consulaires » dans les territoires occupés, et signer des accords économiques avec l’Union européenne avec le soutien de certains pays européens dans le but de saper le processus de paix, le responsable sahraoui a déclaré que toutes ces étapes ne sont que « des preuves des mauvaises intentions du Maroc envers le processus de règlement ».
Le Sahara occidental a été inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations unies et, par conséquent, à l’ordre du jour de la Quatrième Commission et du Comité spécial de l’AG de l’ONU sur la décolonisation (C-24), depuis 1963 en tant que territoire non autonome auquel s’applique la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance des pays et des peuples coloniaux (résolution 1514 (XV) de l’Assemblée, du 14 décembre 1960), conformément à la légalité internationale et aux résolutions de l’ONU.
M. Bendib
RASD
Le CNASPS salue les victoires du peuple sahraoui
Le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) a salué les grandes victoires juridiques remportées par le Front Polisario depuis sa création, le 10 mai 1973. Dans un communiqué à l’occasion du 47e anniversaire de la création du Front Polisario, le CNASPS a souligné que « la décision de création du Front Polisario par un groupe de moudjahidine sahraouis a été l’élément déclencheur de la Révolution sahraouie pour la liberté et l’indépendance du Sahara occidental contre le colonialisme espagnol ».
‘’Avant-garde du peuple sahraoui, le Polisario est devenu un mouvement de libération authentique, responsable et combattant reconnu en tant que représentant, unique et légitime, du peuple sahraoui « , rappelle le comité. « Depuis la glorieuse bataille d’El Khanga en 1973, étincelle de la résistance de libération, le Front Polisario a eu un parcours honorable, ajoute le communiqué qui évoque notamment la mise en place de l’Armée de libération sahraoui, bouclier du peuple sahraoui et arme de son combat militaire pour la réalisation de ses objectifs sacrés. En 1976, le Front Polisario a annoncé la création de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en tant qu’organe souverain, représentatif et reconnu aujourd’hui par des dizaines de pays dans le monde. De son côté, la RASD a installé un gouvernement sahraoui qui s’attelle à la mise en œuvre d’un plan d’action approuvé par la direction politique, rappelle d’autre part le comité algérien. Par ailleurs le CNASPS a évoqué la diplomatie sahraouie, « qui est encadrée et animée par le ministère sahraoui des Affaires étrangères, avec l’aide du département des affaires internationales relevant du Front Polisario, reconnu et représenté dans plus de 140 pays de par le monde ». Qualifiant d’ »excellent » le bilan d’action du Front Polisario, le CNASPS relève la réussite à amener la force occupante à la table des négociations ainsi que la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination par l’ONU, tant au niveau du Conseil de sécurité que de la 4ème Commission onusienne. Il indique, dans ce sens, l’adoption par ces deux derniers d’une résolution, chaque année, qui reconnait et recommande le référendum d’autodétermination en faveur du peuple sahraoui, un référendum dont l’organisation est confiée depuis 1992 à la Minurso. Le Comité a rappelé, en outre, que la RASD est membre fondateur de l’Union africaine (UA) depuis 1999 après avoir été, de longues années durant, membre dans l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) depuis 1984. Aujourd’hui, l’UA soutient et promeut les droits légitimes des Sahraouis. Le CNASPS souligne que le Front Polisario « a enregistré de grandes victoires juridiques au niveau de la Cour internationale de justice (CIJ) en 1976, au niveau de la Commission africaine des droits de l’Hommes et des peuples relevant de l’OUA, au niveau du Parlement européen, du Parlement panafricain, de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en 2016 et 2018 et depuis quelques jours au niveau du Bundestag (Parlement allemand) ». Le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui rappelle dans son communiqué, par ailleurs, qu’ »en ce même mois de mai l’Algérie commémore les massacres du 8 mai 1945 où 45.000 Algériens ont été froidement abattus par la France coloniale, alors que le monde entier fêtait le triomphe sur le nazisme fachiste qui a occupé Paris et la moitié de la France avant leur libération grâce aux soldats algériens, récompensés par le massacre des leurs ». « La France officielle, membre permanent du Conseil de sécurité avec un droit de véto, mais toujours animée par l’esprit colonialiste entrave le règlement du conflit du Sahara occidental par son soutien inique et illégal à l’occupant marocain », déplore le comité », ajoute le communiqué. Il pointe également « la responsabilité historique de l’Espagne, en tant qu’occupant officiel du Sahara occidental et membre de l’ONU, qui ne s’est pas soumis à l’application de la résolution 1514 reconnaissant clairement le droit du peuple sahraoui à un référendum d’autodétermination », estime la même source. Et d’ajouter que « l’Espagne officielle a entaché de honte son histoire à travers les conventions criminelles de novembre 1975 à Madrid ».
« À l’instar de tous les mouvements de libération qui l’ont précédé, le Front Polisario poursuivra son combat sur tous les fronts politique, diplomatique et juridique en s’appuyant sur le peuple sahraoui vaillant et en étant résolu jusqu’à la victoire sans concession », conclut le CNASPS dans son communiqué.
M. B.