Des manifestations d’une ampleur considérable ont secoué plusieurs grandes villes à travers le monde ces derniers jours, toutes unies par une même dénonciation : l’agression génocidaire menée par l’entité sioniste contre la population palestinienne de Ghaza.
Aux États-Unis, plusieurs métropoles ont été le théâtre de marches massives. D’après l’agence palestinienne Wafa, des cortèges ont parcouru les rues de San Francisco (Californie), Chicago (Illinois) et Manhattan (New York), sous le mot d’ordre « Manifestations pro-palestiniennes près de chez vous : arrêtez le génocide de Ghaza ». Les manifestants ont condamné avec force l’escalade des attaques qui frappent sans relâche les civils, notamment les femmes et les enfants. Des pancartes proclamaient : « Un enfant est tué toutes les 40 minutes », illustrant l’ampleur dramatique des massacres en cours. Les organisateurs ont exigé un embargo immédiat sur les armes livrées à l’entité sioniste et la fin de l’aide militaire américaine utilisée, selon eux, pour bombarder hôpitaux et camps de réfugiés. Pendant ce temps, à des milliers de kilomètres de là, des millions de fidèles et de citoyens ont également investi les rues de plusieurs pays arabes et islamiques à l’occasion de la commémoration du dixième jour de Muharram, date hautement symbolique pour les musulmans chiites. Au Liban, des foules considérables se sont rassemblées dans le complexe de Sayyed al-Shouhada, dans la banlieue sud de Beyrouth, avant de marcher vers la zone de Kafaat. Le secrétaire général du Hezbollah, Sheïkh Naïm Qassem, devait y prononcer un discours marquant l’événement. Des cérémonies et processions similaires ont eu lieu dans tout le pays, notamment au Sud et dans la plaine de la Bekaa, souvent à l’ombre des destructions laissées par les raids israéliens. Dans les villages frontaliers du Sud, comme Kfarkela, des cortèges ont traversé les ruines encore visibles des bombardements récents. En Irak, les fidèles ont convergé massivement vers les sanctuaires sacrés de Najaf et Kerbala. Selon le ministère de l’Intérieur irakien, plus de 1,1 million de pèlerins s’y sont rendus depuis le début de Muharram. Plus de 830 processions officielles, dont dix venues de l’étranger, ont été enregistrées rien qu’à Kerbala. Les autorités ont déployé un vaste dispositif de protection civile pour prévenir tout incident lors de ces rassemblements. En Iran, les processions du dixième jour de Muharram revêtent cette année un caractère particulier. Selon la chaîne Al-Mayadeen, ces rassemblements se déroulent sous le slogan « L’Iran de l’Imam Hussein, victorieux à jamais ». Fait inédit : les drapeaux noirs traditionnels de l’Achoura ont été remplacés par le drapeau iranien, en signe de défi face aux dernières attaques israéliennes. Au Pakistan, des milliers de personnes se sont rassemblées dans le parc Nishtar de Karachi sous haute sécurité. Dans la région du Cachemire, des fidèles ont même organisé une procession symbolique à bord de barques traditionnelles sur le lac Dal, perpétuant ainsi l’esprit de l’Achoura malgré l’instabilité régionale. En Europe aussi, la solidarité avec la Palestine a pris la rue. Aux Pays-Bas, la ville de Papendrecht a vu des manifestants marcher du célèbre Marktplatz jusqu’au siège de l’entreprise GKN Fokker. Cette société néerlandaise est accusée de continuer à exporter clandestinement des pièces détachées pour les avions de chasse F-35 vers Israël, malgré une décision judiciaire ordonnant la suspension de ces exportations pour non-conformité au droit humanitaire international. Les manifestants, parmi lesquels de nombreux citoyens néerlandais, arboraient des banderoles proclamant « Nous sommes tous Palestiniens » et exigeaient la rupture de tout lien avec «l’État d’apartheid israélien». Enfin, en Allemagne, plusieurs villes, dont Berlin, Brême et Wuppertal, ont accueilli des cortèges où se mêlaient membres de la diaspora palestinienne, communautés arabes et musulmanes, ainsi que des citoyens allemands et européens solidaires. Là encore, le message était clair : dénoncer les crimes de guerre, exiger la levée immédiate du blocus et l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire vers Ghaza. Ces mobilisations, aux quatre coins du monde, témoignent d’une indignation populaire grandissante face à ce que de nombreux manifestants décrivent comme une complicité tacite de certains États occidentaux dans la poursuite de l’agression. Partout, un même mot d’ordre résonne : la fin de l’impunité pour les crimes commis contre le peuple palestinien.
M.S.