Des centaines de passagers à bord de deux trains de banlieue en provenance d’Alger, coincés sur l’axe entre Boudouaou-Corso, se sont vus, durant la matinée de jeudi dernier, contraints de poursuivre leur trajet à pied à travers la voie ferrée.
Tel que nous l’avons témoigné sur place, la mésaventure, a commencé lorsque la première locomotive, le train 123, en provenance d’Alger à destination de Corso, est tombé en pane, peu après avoir quitté la gare de Boudouaou aux alentours de11 heures, du fait d’une panne technique. Après son arrêt forcé et brutal, dû certainement à une panne technique, le train 123, s’est immobilisé sur les rails, en plein milieu des champs, et nous faisons partie hélas des voyageurs qui devaient prendre leur mal en patience. « Aucune information n’a été portée à notre connaissance», lança une jeune fille, regard levé, au plafond en direction des hauts parleurs. Devant ce manque de considération, certains voyageurs ont préféré quitter les rames du train 123, après avoir patienté pendant près d’une demi-heure, sans avoir été informés. Les premiers voyageurs à descendre, étaient des étudiants. «Il n’est plus le temps d’attendre les explications sur la raison de l’arrêt, où de l’heure de la reprise du trafic. J’ai un examen et je ne veux pas le rater» nous a confié un étudiant, avec une mine de grincheux, avant d’entamer le trajet qui reste, jusqu’à Corso ! Poursuivant, il nous indique qu’«une longue marche nous attend pour arriver jusqu’à notre destination!». En fait, l’interlocuteur qui s’est montré convaincu de finir le trajet à pied à travers les rails, n’était pas le seul étudiant impacté par le retard, à l’origine de l’arrêt du train 123. Près d’une centaine d’autres étudiants majoritairement des filles, se sont retrouvés dans l’obligation d’emprunter la voie ferrée. Plusieurs autres usagers, n’ont eu d’autre alternative que d’accepter cette situation, et de continuer la marche à pied, hormis, quelques passagers ayant souhaité rester dans les wagons du train 123, qui espéraient sans doute, partir vers leur destination après la reprise de la circulation.
Ces derniers sont majoritairement des vieilles femmes et des familles qui se sont retrouvées coincées à bord, n’étaient les seuls à être coincées sur cet axe, entre Boudouaou et Corso. Un autre drôle d’incident est survenu durant l’arrêt du train 123.
Après une quarantaine de minutes, un autre train est arrivé, et les passagers à bord de ce dernier se sont également retrouvés coincés derrière, le train 123, resté en panne. Même les passagers de ce train qui ne pouvait plus avancer, étaient laissés livrés à eux-mêmes. Ils se sont également vus contraint de poursuivre leur trajet jusqu’à Corso, en marchant sur les rails. Si cette mésaventure a été pour certains une occasion d’expérimenter une balade à pied sur la voie ferrée, histoire de découvrir cette belle région, sous un angle nouveau, en raison que les rails traversent les champs et les plaines de Boumerdès, la marche à pied pourrait bel est bien représenter un grand danger pour la vie des passagers. Puisque tout au long de notre déplacement jusqu’à Corso, le mouvement de la foule qui longeait les rails était impressionnant. Les rails avaient du mal à contenir les passagers. Une situation qui a rendu ce cheminement de plus en plus dangereux. Car, un autre train pouvait arriver à n’importe quel moment sur l’autre voie! Nous marchions vers l’inconnu, durant presque une vingtaine de minutes de marche à pied sur les rails. Pas une moindre trace de véhicule ni même d’être humain… Après plus d’une demi-heure de marche, et au moment où tous les passagers se suivaient sur les rails, tels des fourmis, la voie d’une femme retentit derrière. Cette dernière qui est originaire de cette région, nous a précisé qu’« il nous faut traverser ce champ pour rejoindre un arrêt de bus.
C’est le seul moyen pour s’en sortir. Sinon, il faudra continuer de marcher encore!» Certes un incident demeure un incident, mais jusqu’à quand le manque flagrant de communication continue est à déplorer dans les trains qui transportent des milliers de voyageurs chaque jour que Dieu fait? À bon entendeur.
Mohamed Amrouni