La délocalisation du marché de gros des produits agroalimentaires de Semmar situé en plein milieu d’un quartier d’habitations où l’activité commerciale est pratiquée dans des conditions lamentables est aujourd’hui dans l’œil du cyclone. Ce marché implanté depuis une dizaine d’années, figure selon le ministre du Commerce, Bakhti Belaib, l’une des préoccupations de son département. L’empire de Semmar est donc entrain de vivre ses derniers jours compte tenu de la mobilisation des pouvoirs publics et des représentants de ce marché de gros affiliés à l’Ugcaa à vouloir, en effet, l’éradiquer et construire un autre espace plus commode et digne de l’activité commerciale. C’est ce qui ressort, en tout cas, d’une rencontre organisée hier au siège de l’Union générale des commerçants et artisans algériens en présence du ministre du Commerce Bekhti Belaib. Le ministre a souligné à cette occasion que le gouvernement est conscient de la nécessité de déplacer le marché de gros de Semmar compte tenu des conditions dans lesquelles exercent les commerçants. Belaib rappellera, à ce propos, la sortie effectuée le mois passé avec la wali d’Alger pour inspecter des terrains qui puissent abriter le projet de réalisation d’un nouvel espace. L’opération n’a pas abouti au résultat escompté, indique-t-il, puisque les représentants de l’Ugcaa n’ont pas approuvé le terrain proposé. Rassurant une autre fois les commerçants sur la volonté des autorités à vouloir réaliser un nouveau marché de gros de produits agroalimentaires où toutes les normes sont respectées, le ministre a invité les commerçants à faire des propositions concernant les terrains qui puissent répondre à leurs exigences. à ce propos, Belaib a instruit le responsable de la direction de Commerce de la wilaya d’Alger de prendre en charge les propositions dès aujourd’hui, et de régler le problème de l’assiette dans les plus brefs délais. «Le projet sera étudié minutieusement et le ministère du Commerce mobilisera des architectes compétents pour que le nouveau marché de gros soit à la hauteur des espérances », promet-il. S’agissant, d’autre part, de la lutte contre les marchés informels, le ministre reconnaît que ce phénomène persiste encore et qu’il n’est pas totalement maîtrisé malgré la réduction de ces points. Une enveloppe de 14 milliards de DA a été allouée pour l’éradication de ce phénomène, indique-t-il encore, soulignant que les efforts se poursuivront bien que les méthodes de répressions n’ont pas réussi à atteindre les objectifs tracés. De son côté le président de l’Ugcaa, Salah Souilah a observé que le marché de gros de produits agroalimentaires de Semmar alimentait les 48 wilayas du pays et qu’il nécessite plus que jamais sa réorganisation. La banque a, selon Souilah, également son rôle à jouer dans le contrôle des milliards qui y circulent quotidiennement. Un marché de gros organisé permettra, poursuit-il, la stabilisation des prix mais aussi la stabilisation des commerçants. Ces derniers, ajoute Souilah, sont menacés à tout moment de quitter le local si le propriétaire refuse de renouveler le bail de location. De plus, le produit national, sera mieux commercialisé. Dans le même cadre d’idée, le représentant de l’UGCAA espère voir les efforts ne pas s’arrêter là, et appelle les autorités à penser à la réalisation de plusieurs marchés de gros de produits agroalimentaires dans les grandes villes du pays. La même opération devra concerner les produits électroménagers, soutient-il.
Ania Nait Chalal