Les habitants de la commune de Draâ-Smar (4 km à l’ouest de Médéa), s’interrogent toujours sur les raisons du retard mis dans la prise en charge de la décharge intercommunale, devenue source de pollution et de maladies pour les 8 000 résidents de cette petite commune.
La décharge publique de Draâ-Smar, qui accueille en moyenne 150 tonnes d’ordures ménagères/jour, représente un véritable « casse-tête » pour les responsables de la commune qui affichent leur « désarroi » face à une situation qui tend, selon Barek Benyahia, secrétaire général de la commune, à se dégrader chaque jour un peu plus, faute d’une véritable solution à ce problème qui persiste depuis plusieurs années. Ce responsable lance un appel pressant aux autorités locales afin qu’elles prennent les dispositions nécessaires pour « mettre un terme à l’exploitation anarchique de cette décharge et d’entamer des travaux de réhabilitation susceptibles de limiter les dégâts sur le plan environnemental et, surtout, de préserver la santé des riverains ». Il déplore, dans ce contexte, le retard « inexpliqué » dans la mise en exploitation du centre d’enfouissement technique (CET), achevé pourtant depuis plusieurs années, alors qu’il aurait pu, affirme le SG de la commune, contribuer à alléger la pression sur l’ancienne décharge et diminuer « progressivement » le niveau de pollution et de risque sanitaire sur la population. Un malaise très répandu au sein de la population, exposée, de longue date, à toutes les fumées toxiques qui se dégagent du site et contrainte de consommer une eau et des produits agricoles présentant des risques sur leur santé. Beaucoup d’habitants de cette commune font un lien entre la décharge et l’apparition de certaines pathologies, respiratoires et cutanées, notamment.
Ces fumées toxiques, occasionnées par l’incinération sauvage et en plein air de tonnes d’ordures, auraient, aux dires de ces habitants, une relation directe avec l’apparition de ces maladies. Aussi, exhortent-ils les autorités locales à se pencher « sérieusement » sur ce problème et essayer d’apporter une solution à cette source de contamination. Interrogés sur les dispositions prises afin de résoudre ce problème, des responsables de la direction de l’environnement affirment qu’un plan de « mise à niveau » de la décharge publique de Draâ-Smar a été élaboré et sa mise à exécution sera entamée prochainement. Une mise à niveau devant assurer, selon le directeur de l’environnement, Hamza Farsi, un meilleur traitement des déchets ménagers et une réduction de leur impact négatif sur le milieu naturel. Il a indiqué, à ce propos, que des dispositions techniques seront prises à la faveur de cette mise à niveau, afin de limiter les impacts négatifs de cette décharge, qui constitue l’unique site de dépôt d’ordures mis à la disposition de cinq communes, à savoir Médéa, Draâ-Smar, Harbil, Hannacha et Ouamri. Parmi ces dispositions, l’ouverture d’une piste à l’intérieur de la décharge pour faciliter l’accès des camions de collecte aux différents points de dépôt, la réalisation d’un mur d’enceinte afin de délimiter le site et éviter ainsi le débordement des déchets sur la chaussée, a-t-il fait observer.
Des travaux d’aménagement seront effectués à l’intérieur de la décharge, aménagée au début des années 90, en prévision de sa transformation en centre d’enfouissement technique (CET), doté d’équipements de traitement spécifiques en mesure de préserver l’environnement et la santé de la population, a-t-on confié. Il est fait état également de l’installation, à proximité de la décharge, d’un incinérateur à grande capacité de traitement, destiné entre autres, à produire de l’énergie à base des déchets et à réduire les émanations de gaz polluants, a-t-il indiqué. S’agissant du CET maintenu fermé, depuis plusieurs années, le responsable a assuré que des travaux de confortement seront engagés au niveau de cette structure, fortement dégradée suite à des affaissements de terrains, à l’origine, a-t-il tenu à préciser, du retard mis pour sa mise en exploitation. Il a ajouté qu’une dotation financière d’un montant de 800 millions de DA sera consacrée aux travaux de confortement.
Zarouat Mohamed