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Décevante de bout en bout, la «Mannshaft» perd son titre : Lôw, ou la belle leçon allemande

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On fera court. Et, on l’espère, bien. Pour ne pas trop se perdre. Court, comme l’échec retentissant du onze national allemand, la redoutable «Mannshaft» qui a fait un petit tour du côté de la Russie avant de sortir par la petite porte, quitter le Mondial sur une note négative. Aussi court que son incapacité à défendre son titre acquis quatre ans auparavant au Brésil où elle aura, entre autres, souffert (un signal fort ?) face à l’Algérie avant de continuer, sans coup férir, son ascension des cimes et s’imposer au final devant une décevante Argentine qui connaîtra curieusement le même sort en quittant la compétition sur la pointe des pieds. Court et bien. Bien comme cette réaction à valeur de leçon assénée par la fédération allemande de maintenir en poste l’entraîneur en chef que l’opinion locale tient pourtant pour grand responsable d’une véritable débâcle.

Par Azouaou Aghiles

Argentine, Espagne, Portugal et Allemagne. Quatre monstres sacrés. Sur le tapis. Toujours aussi beau par son caractère imprévisible, le football (c’est sa magie n’est-ce pas et c’est pourquoi il demeure le sport-roi) a livré des verdicts inattendus. Non pas par la qualité et les noms ronflants invités à se rhabiller plus tôt que prévu, mais par leur soudaineté, nos super favoris, battant sérieusement de l’aile sitôt l’édition russe du Mondial mise en branle, confirmant à leurs dépens, que les noms ne suffisent pas toujours à faire la différence dans des tournois où les surprises restent (pour la beauté du jeu surtout) de mise.
Messi et Ronaldo, pour ne citer que les deux incontestables et incontestés meilleurs joueurs de la planète (ils ne se partagent pas les titres de N°1 pour rien) de cette dernière décennie n’y ont vu que du feu alors que des vedettes espagnoles, de la trempe des Iniesta, dont c’était la dernière sortie de ce niveau avant de rejoindre le championnat japonais, Sergio Ramos et autres Silva, Diego Costa, aussi peu convaincants, sont invités à suivre le reste du prestigieux tournoi à partir de leurs salons. Fin de parcours donc pour un quatuor dont devait sortir le futur vainqueur.
Dont le rouleau compresseur allemand auquel son triomphe (la Coupe des confédérations ou ce «mundialito» ou grande répétition précédant le super show universel), deux années auparavant, sur les mêmes terres russes et avec une équipe «B», n’aura finalement pas suffi à dissuader ses adversaires de le renvoyer à la maison. Sampaoli, le coach argentin qui se prépare à un lynchage en règle chez lui et qui ne se relèvera peut-être jamais de cette cuisante humiliation, aussi sûrement que Messi, poursuivi par la guigne et incapable d’élever le niveau de sa sélection, le 1er responsable de la barre technique du Portugal, dans les mêmes sales draps que son «génie» Ronaldo, Hierro qui a eu le courage d’assumer en acceptant une sacrée pige en remplacement de son prédécesseur, limogé pour avoir négocié avec le Real Madrid sans en référer à son employeur de la fédération, n’ont, bien que les informations en provenance de ces trois pays restent difficiles à recouper, aucune chance de survivre à ce qui s’apparente à une fin de cycle, l’Argentine (sans Messi désormais ?), comme l’Espagne (beaucoup de noms sont sur la sellette et devraient se mettre en retraite internationale), ou le Portugal (la question qui se pose concerne directement l’avenir de Cristiano, parti en Italie, chez la «Juve» précisément, se refaire une santé et on ne sait toujours pas s’il portera encore le maillot de sa sélection après cette mésaventure), et même l’Allemagne, qu’on sait avare en changements brusques ou inconsidérés, qui prépare sa propre révolution en termes d’effectifs, la majorité des joueurs, à l’image des Khedira, Ôzil ou Muller (pour ne citer que ceux qui ont le plus déçu) ayant pris part à la campagne russe s’apprêtant à tirer leur révérence après de bons et loyaux services. Dont ce titre ramené du pays du roi Pelé en 2014 à Rio de Janeiro.

Froides … convictions
Court et bien. Et sur ce plan, les Allemands, ne dérogeant pas à la règle et adeptes de la stabilité (ce qui a toujours fait leur force, justement), font bien et court.
En coupant d’abord court à toute forme de spéculations quant au futur nom du boss de la barre technique. Exception allemande qui veut que l’on garde la tête froide en toutes circonstances quand bien même un échec en Coupe du monde demeure difficile à digérer. Point donc de divorce en vue. Pas de séparation entre la DFB (lire fédération allemande de football) qui choisit la meilleure solution pour faire taire les spéculations et réitère, sans surprise, sa confiance à un Lôw qui n’attendra pas longtemps pour connaître son sort puisqu’il est , malgré de sérieuses réserves et des critiques qui dureront le temps de digérer cette immense déception, conforté dans son poste, le 1er responsable de la structure en charge d’un football allemand appréciant les leçons magistrales, soulignant avec force cette exception allemande qui fait que le football allemand (on se répète exprès) gagne toujours à l’arrivée et se relève très vite pour aller à la reconquête des titres. Déroute, élimination humiliante dès le 1er tour et une zone de turbulences qu’on sait traverser. En gardant la tête froide. En restant fidèle à des convictions tout aussi froides mais qui ont fait leurs preuves. Donné leurs fruits. La fière Allemagne s’en est revenue cette fois bredouille chez elle. Pour dire que des erreurs ont été commises et qu’il fallait assumer. À l’image du choix de l’entraîneur qui, dans ce genre de situation, est abandonné à son triste sort, livré à la vindicte populaire et des analystes. Se retrouve affreusement seul. Non sans assumer l’échec. Et il fut tellement retentissant. Lôw qui ne se dérobe pas, sa fédération qui le soutient en le gardant en place. Par respect à son vécu et son parcours. Une belle carte de visite qui veut que sous son règne, la sélection jouait toujours les premiers rôles, figurait plus que souvent dans le carré d’as des plus gros tournois. L’après-Russie qui ressemble à l’avant-Russie ? Beaucoup de vrai dans cette attitude de la DFB de jouer la stabilité. À fond mais sans provoquer le «séisme» attendu au niveau de la barre technique, le personnel en place repartant pour d’autres conquêtes. Dire, déjà (prévenir plutôt) que la «Mannshaft» reviendra plus forte. Sous la conduite Lôw mais sans de nombreux de champions du monde, lui qui peut d’ores et déjà revenir au terrain avec les meilleurs arguments possibles. Dont cette sélection déjà en place. Cette équipe «B» qui s’est distinguée en Coupe des fédérations et qui frappe aux portes des consécrations afin de perpétuer le nouvel adage européen qui veut qu’«à a fin c’est toujours l’Allemagne qui gagne», le message fort envoyé par la fédération étant que c’est dans l’échec mais avec la stabilité, que les «Aigles » réapprennent à voler, reprennent les airs pour aller se poser à nouveau sur le toit du monde.
A. A.

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