Un dernier hommage a été rendu lundi au Théâtre national algérien (TNA) Mahieddine Bachtarzi, à Fatiha Berber, décédée, vendredi, à Paris, à l’âge de 70 ans. Artistes et fans étaient nombreux à venir dire adieu à une grande artiste qui a marqué aussi bien le monde du théatre que celui de la télévision. Farida Saboundji, Nadia Taalbi, Mustapha Preure et bien d’autres encore, tous émus et affligés par la disparition d’une étoile du cinéma algérien ont évoqué les qualités de la défunte. La ministre de la Culture a salué le parcours «riche» de l’artiste rappelant les sacrifices qu’elle a consentis au service de l’art. Sid Ali Bensalem qui a participé avec la défunte dans plusieurs films à l’instar «La nostalgie» (2011) et «Dérive» (2012), s’est dit affligé par la perte de celle qui fut «une véritable mère». Pour sa part, Badis Foudala, avec lequel Fatiha Berber a joué dans «Sur le quai de la vie» (2014), a déploré la «situation actuelle de l’acteur algérien», estimant nécessaire de «perpétuer la mémoire des grands acteurs». La productrice Baya El Hachemi a pour sa part salué le professionnalisme dont la défunte avait fait preuve dans les différentes oeuvres qui les avaient réunies, à l’instar du feuilleton «El-kilada» (le médaillon), rappelant que Fatiha Berber avait d’énormes ressources» regrettant que la production nationale restait «très faible par rapport à d’autres pays voisins». D’autres artistes à l’instar d’Arselane, Nawel Zaater ou Lynda Yasmine, qui ont joué aux côtés de la défunte dans de nombreuses œuvres télévisées dont des feuilletons, ont tous mis en exergue le haut sens artistique et les qualités de la défunte, qui lui ont valu l’amour et le respect de tous les artistes notamment des plus jeunes. Née en 1945 à Alger, Fatiha Berber, de son vrai nom Fatiha Blal, avait débuté sa carrière en 1959 avec le chant, dans l’orchestre de Meriem Fekkaï, avant de rejoindre quelques mois plus tard, le conservatoire d’Alger dans la section «Art dramatique».La comédienne, a été choisie la même année par le réalisateur Mustapha Gribi pour un rôle dans la pièce «Les femmes savantes», une adaptation de l’œuvre de Molière. Au lendemain de l’indépendance, elle a continué à incarner des rôles au théâtre, dont «Le cercle de la craie caucasien» de Brecht et «L’homme aux sandales de caoutchouc» de Kateb Yacine. Elle décrochera plusieurs autres rôles aux côtés de Rouiched et Benguettaf. La défunte qui a présidé l’association «Les amis de Rouiched» a travaillé aussi avec nombre de réalisateurs comme Djamel Bendeddouche, Yahia Deboub, Hadj Rahim et le défunt Djamel Fezzaz dans le film «La gazelle» et le feuilleton «Al massir» et d’autres. Fatiha Berber compte à son actif d’autres participations dans le monde du cinéma avec Merzak Allouache dans «L’autre monde» en 1994, tout comme elle est apparue dans des films étrangers alors qu’elle séjournait en France durant les années 90 dont le film «Rai» de Thomas Gilou en 1996, le film «Cent pour cent arabica» de Mahmoud Zemouri.