C’est à partir de demain, qu’une série de consultations débutera à Alger, sur la suite à donner, à la signature par les acteurs maliens de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le 15 mai dernier, à Bamako et la veille, à Alger par les membres de la Coordination des mouvements d’Azawed. C’est ce qu’a annoncé la médiation internationale, conduite par l’Algérie, dans un communiqué, mercredi dernier, indiquant que « la médiation organisera, à compter du 25 mai 2015, à Alger, comme convenu précédemment, une série de consultations destinées à mettre en place les conditions du parachèvement du processus de signature de l’Accord dans les plus brefs délais ». Pour rappel, l’Accord d’Alger élaboré au terme de huit mois de dialogue inter-malien, qu’a abrité l’Algérie a été signé par le représentant du gouvernement malien, les mouvements politico-militaires du nord du Mali engagés au sein de la Plateforme d’Alger, par l’équipe de la médiation internationale conduite par Alger, ainsi que par deux composantes sur cinq que compte la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), à savoir la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA), la CM-FPR2 (Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance). La décision d’entamer les consultations sur les actions à engager sur fond de la teneur de l’accord d’Alger, a été prise, lors de la réunion des membres de la médiation, mardi dernier, dans la capitale malienne. L’entame de l’étape succédant, à moins de dix jours, de la signature officielle de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, vise outre la consolidation de la dynamique qui a marqué le processus du dialogue inter-malien d’Alger, l’identification des actions à engager à la lumière de la teneur du document en question. Le conclave prévu, dès demain à Alger, sera, ont souligné les membres de la médiation internationale « l’occasion pour les parties de réaffirmer leur engagement en faveur d’une cessation totale et définitive des hostilités ». Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a affirmé jeudi dernier, à Alger, que la réunion des parties maliennes prévue, demain, à Alger, se penchera sur la mise en place des « mécanismes » et un « système global » pour un cessez-le-feu et son contrôle dans le nord du Mali. Il a précisé par ailleurs, qu’ « il existe, pas moins de trois accords sur la cessation des hostilités signés à différentes étapes du processus d’Alger » avant de souligner, qu’ils « ont été tantôt respectés, tantôt transgressés » a-t-il déclaré.
Pour Ramatane Lamamra l’importance de « l’engagement des parties en conflit qu’elles soient dans le camp de l’État ou celui des mouvements politiques armés à respecter certaines conditions sur le terrain afin de pouvoir ouvrir la voie devant l’application de l’accord issu du processus d’Alger » et aussi, a-t-il ajouté « à contribuer à isoler les groupes terroristes dans le Nord qui veulent entretenir la confusion pour imposer leur influence sur les citoyens et maintenir un statut quo chaotique » a-t-il averti . La réunion de la médiation internationale, mardi dernier à Bamako a chargé, par ailleurs, « un groupe d’experts d’engager immédiatement les préparatifs pour la mise sur pied du comité de suivi de l’Accord » en question, invitant ses membres (ndlr-Comité » à se réunir « dans les délais les plus rapprochés » précise-t-on. Le groupe d’experts a été également mandaté par les membres de la médiation internationale, conduite par Alger, à avancer des propositions au comité de suivi précité, notamment celles ayant trait à « un échéancier précis » pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Il est à noter que le maintien de la dynamique ayant marqué le processus de dialogue inter-malien d’Alger, sous la médiation internationale, conduite par Alger, est le défis à relever outre par les médiateurs, mais notamment par l’ensemble des acteurs maliens, qui s’y sont inscris et engagés sur cette voie, dans le but de voir la Mali stable et en sécurité.
Même si dans les concertations sur la mise en œuvre de tout accord, dit-on que le diable est dans le détail, les acteurs maliens, du Nord comme ceux du Sud du pays sont appelés à faire preuve de responsabilité historique et politique, pour mener le pays et le peuple maliens à bon port, à l’abri de la violence et des hostilités. Condition impérative pour la traduction effective de l’aspiration des Maliens des différentes régions du pays, au développement socio-économique et culturel et à des pratiques de bonne gouvernance des affaires de la Cité, pour ne citer qu’eux. Par l’amorce d’un tournant décisif par l’entame, juillet dernier à Alger, du processus de dialogue-inter-malien, sanctionné par l’Accord de paix et de réconciliation au Mali et parapher par les acteurs maliens, ceux qui trouvent leur compte dans le maintien du pays dans la spirale de la violence et les incertitudes nourrissent les tensions et les actes de violences que connaît le pays, notamment dans sa partie Nord.
Karima Bennour